Critique – Comme des bêtes


Illumination récidive dans la veine de la comédie grand public avec Comme des bêtes, ou ils promettent de révéler la vie secrète de nos animaux de compagnie. Une vie qui, a deux trois gags près déjà vus dans toutes les bandes annonces, est bien loin d’être surprenante ou secrète.

La vie secrète que mènent nos animaux domestiques une fois que nous tes laissons seuls a la maison pour partir au travail ou à l’école.

Au mieux, elle ressemble a ce qu‘on peut attendre de nos ados quand on les laisse seuls a la maison : musique a fond, copains et binge watching. D’ailleurs, la similitude entre nos animaux de compagnie et nos enfants ne s’arrête pas la puisque le film commence avec Max, heureux petit toutou chouchoute par sa maîtresse, qui se découvre un syndrome de I’enfant unique quand cette dernière adopte un autre chien, Duke.

J’ai beaucoup aime la petite guerre qu’ils se livrent dans le but de s’évincer I’autre. La balance du pouvoir évolue au rythme des manigances de chacun jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à la rue, sans colliers.

Jusqu’ici le film est extrêmement drôle. Les enfants comme les adultes, amoureux des bêtes en tète, en auront mal aux abdos. Pour preuve, la salle résonnait de rires lors de la projection a Annecy. Mais ils se sont taris alors que le film entrait doucement dans une banale course-poursuite tripartite : les deux chiens fuient le gang des animaux abandonnés par leurs propriétaires, tandis que leurs amis traversent tout New York à leur recherche.

Les éléments amusants ne manquent jamais et les réalisateurs ont réussi a glisser plusieurs références bien senties (la carapace de tortue façon Mario Bros m’a arraché un rire franc) mais l’ambiance n’est plus la même. La structure du film redevient tellement classique qu’on passe d’une scène ou tout est encore possible a une situation qui prédéfinit a elle seule la suite des péripéties et le dénouement. De la, le film n’est plus que « sympathique ».

A l’exception peut être d’une séquence complètement folle ou Max et Duke se retrouvent dans une usine a saucisses et finissent par partager une hallucination. Le duo se retrouve dans un pays fait de saucisses, et ou des habitants-saucisses les vénérant, tous heureux de se faire croquer. Le tout sur la très entraînante chanson We Go Together du film Grease.

Un must directement contrebalance par une scène pseudo-dramatique ou Duke découvre pourquoi son ancien maître n’est jamais venu le chercher : chaque sentiment exprimé y sonne terriblement faux. Je ne reviendrais pas davantage sur le final téléphoné  ne peut pas être pire que celui du Monde de Dory ceci dit) et la technique du on reprend une scène du début, on fa dramatise et on change juste la fin, parce que !es personnages ont évolué.

En revanche je tiens a préciser que la vraie réussite du film tient a ses personnages secondaires : Pompon le petit lapinou blanc tout choupi, est en réalité un chef de gang violent et psychopathe. Complètement a contre-courant, il ravira a Max et Duke les faveurs du public avec son slogan « Liberated forever ! Domesticated never ! » Et Gidget une mini chienne pourrie gâtée d’apparente superficielle, se révele une meneuse courageuse capable d’amadouer un faucon et de mettre KO des bêtas de trois fois sa taille. J’adore.


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