O.A.N.I. – Tamagotchi, le film : la plus belle histoire de l’univers


Cela ne vous a sans doute pas échappé sur les réseaux sociaux et ailleurs dans les internet, le jouet Tamagotchi fait son grand retour 20 ans après ! Ce retour est  marqué par une polémique autour d’un ciblage publicitaire pour le moins maladroit concernant uniquement « les mamans millenials » alors qu’il s’agit avant tout d’un jouet destiné à un public large de l’enfant à l’adulte.Et avec le retour en force du rétro-gaming (c’est pas Nintendo qui dira le contraire), la route est pavée d’or pour cette nouvelle édition.

Revenons sur les origines de ce jouet ovoïde en plastique. Le Tamagotchi est un pur produit des années 90 dont l’utilisation est plutôt simple. Lorsque vous l’allumez apparaît alors un œuf qui éclot et donne naissance à une petite mascotte dont il faudra vous occuper. Vous avez trois options : la nourrir, la faire jouer, la faire dormir. D’expérience, je peux vous dire que le temps de jeu est court et que la fin de vie du Tamagotchi se situe la plupart du temps suspendue au niveau du porte-clé ou de la fermeture-éclair du sac à dos.

Tamagotchi – le film : la plus belle histoire de l’univers, sorti en février 2010 en France (et oui, sept ans déjà) et distribué par Eurozoom, est le second film de la franchise, le premier se situant dans le monde des humains, dans la lignée de la série animée éponyme.

Mametchi et ses amis sont ravis de l’arrivée d’une bibliothèque itinérante à leur école. Ils découvrent des livres d’images magiques créés par les propriétaires de la bibliothèque, la famille Otogitchi, et sont étonnés de découvrir qu’ils peuvent entrer dans chaque histoire et dans la peau du héros. Inspiré par le bonheur que lui procurent ces livres d’images, Mametchi crée Hapihapitchi, un Tamagotchi qui peut collecter le bonheur des gens heureux et l’utiliser pour égayer les gens malheureux. Mais une personne résiste au pouvoir de Hapihapitchi, c’est Kikitchi, le nouveau camarade de Mametchi.

On pouvait s’attendre à une histoire légère à base de mascottes mignonnes, mais le film se la joue différemment. Alors oui, les personnages débordent de choupitude et ont des petites étoiles plein leurs énormes yeux seulement voilà, les thématiques abordées tapent juste. L’obsession de Mametchi à vouloir rendre les gens heureux et sa création de Hapihaptchi renvoient à cette envahissante injonction au bonheur présente dans la société moderne… pression sociale quand tu nous tiens ! A l’opposé, Kitkitchi subit une solitude pesante au sein du parc d’attraction Celebria où les lumières crépitent et les gens s’amusent. Ces deux trames narratives résonnent encore très fort aujourd’hui par leur valeurs universelles.

Cette recherche du bonheur est ponctuée par des moments de tranche de vies propre à la japanime. On les voit, par exemple, se prendre un bon bain chaud entre potes ou même se faire un MacDo au calme. Cette dimension quotidienne rend les protagonistes tout de suite attachants pour la suite de leurs aventures.

Autant vous m’avez entendu râler sur le non-respect de l’univers et du délire de Turok, autant la subversion du concept de base de Tamagotchi est ce qui pouvait arriver de mieux à la franchise de jouet. On s’éloigne de l’aspect commercial pour atteindre une histoire profonde et une caractérisation des mascottes qui fait sens. Il se meut quelque chose de tragique à Tamagotchi-ville.

L’esthétique de la ville dénote par ses décors peints et l’animation des scènes d’action, par le studio OLM connu pour leur travail sur la saga Pokémon, est très honnête. Le film surprend par sa dépiction des mondes imaginaires véhiculés par la famille Ogotchi car les personnages passent de la bibliothèque à l’intérieur de chaque récit. On découvre ainsi des paysages crayonnés à l’esthétique de dessin d’enfant assez impressionnants, cette direction artistique est préservée tout au long de l’histoire plaçant l’imaginaire au cœur de la quête de la quête du bonheur des protagonistes. Selon la règle de la bibliothèque volante, seuls les enfants Tamagotchi ont le droit d’entrer dans l’univers des livres, permettant ainsi aux héros et héroïnes de développer leur jardin intérieur en se mettant à la place des personnages de papier. Cette volonté forte d’introspection va de pair avec l’esthétique léchée des séquences de romans.

Alors que les films concepts autour du jouet, qu’ils soit électronique ou pas pleuvent en ce moment depuis La Grande Aventure Lego au Monde Secret des Emoji en passant par My Little Pony, le film, notre Tamagotchi – le film s’émancipe de sa charge mercantile au profit d’une intrigue complète et touchante et cela bien avant que le marché ne devienne aussi concurrentiel. Je vous invite donc à vous (re)plonger dans Tamagotchi – le film : la plus belle histoire de l’univers, vous en ressortirez pensif, joyeux et dans tous les cas, différent.


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