Critique – Ghost in the Shell, the new movie


Véritable saga plusieurs fois réécrite, Ghosqt in the Shell a fait du chemin depuis le manga de Masamune Shirow et les deux chefs-d’œuvres de Mamoru Oshii. Qu’a cela ne tienne, Production I.G. revient à l’attaque avec ce Ghost in the Shell, the new movie !

Mars 2029 : le premier ministre est assassiné et parmi les victimes collatérales se trouve également l’ancien supérieur hiérarchique de Motoko Kusanagi. Après avoir rassemblé autour d’elle Batō,Togusa et d’autres membres, Kusanagi se lance dans une investigation.

Annoncé en fin d’année dernière, Ghost in the Shell, the new movie porte finalement bien mal son nom puisqu’il n’est en réalité qu’un long épisode final pour l’ultime arc de l’histoire de Ghost in the Shell Arise. Celle-ci, après 5 OAV et un nouveau découpage enrichi sous forme de série (nommé Alternative Architecture) trouve ici une conclusion à cette tentative de préquelle de la part de Production I.G. Reprenant l’équipe introduite dans Arise, ce long-métrage envoie Motoko et la section 9 sur les traces d’un énième complot impliquant des corporations de l’armement et le ministre de l’intérieur, qui se retrouvent pulvérisés suite à un attentat mené en parallèle à un assaut de la section 9 sur une ambassade. Kusanagi perd dans l’opération une collègue, Korutsu, et refuse d’en faire le deuil, tout en découvrant que la personne derrière le virus de cyber cerveaux Fire Starter (évoqué dans les épisodes précédents) a pris une apparence inattendue : la sienne !

Une information qui la conduira à dissoudre temporairement la section 9 pour résoudre l’affaire, laissant des indices à ses collègues afin de l’aider en parallèle de sa propre investigation. Les mêmes sur l’écran donc, mais les mêmes derrière également puisque production I.G. a reconduit une grande partie du noyau dur technique, du binôme Kazuchika Kise/Tow Ubukata à la supervision de la réalisation et du character design/scénario, l’ensemble des voix originales ainsi que Cornelius à la musique. Les ont rejoint le réalisateur Kazuya Nomura (Sengoku Basara) pour la réalisation et Tooru Ookubo au poste ô combien important de superviseur de l’animation. Pour le coup, on ne peut pas dire que ce nouveau film manque de séquences efficaces et marquantes, qui émaillent la narration toujours très posée. Une marque de fabrique de l’univers de Ghost in the Shell, mais qui, comme dans les épisodes d’Arise, a tendance à être plus avare en philosophie, ne sachant se raccrocher à cette altérité propre aux films originaux de Mamoru Oshii. Ces derniers prennent ici une importance prépondérante puisque ce que l’on vient de voir se rattache directement au premier film de 1995 via la reproduction dans sa dernière séquence de la toute première qui faisait office à l’époque d’introduction in media res. Une idée qui, sur le papier, peut paraître ingénieuse mais qui fait se mesurer les deux films, ce qui ne se fait pas à l’avantage du nouveau venu ! Si l’on reste détaché de cette impression de “déjà vu avant, en mieux” le film montre une maîtrise exemplaire, comme l’a été l’ensemble de la série Arise. Ce qui continue de démontrer le savoir-faire et la polyvalence de Production I.G., car il est difficile de voir plus différent de la part d’un même studio entre celui-ci et le récompensé Miss Hokusai. Quelques idées et séquences surnagent tout de même, comme l’attaque d’un bâtiment militaire gardé par des tanks sous camouflage optique ou encore des moments où Batou n’a jamais tant ressemblé à Arnold Schwarzenegger ! Au final, il est difficile de se dire que ce nouveau long méritait une sortie en salles puisqu’il fait, comme tout ce qui constitue Arise, plus figure d’un (long) OAV de luxe. Bien réalisé, bien emballé, mais difficile de tenir la route lorsqu’il se frotte de manière aussi ostentatoire à l’un des plus grands classiques modernes de l’animation nippone.  


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