L’épisode 5 de « Dragon Ball Super » a t-il été dessiné avec les pieds?


L’épisode 5 de la nouvelle série animée Dragon Ball Super a t-il été dessiné avec les pieds? C’est en tout cas ce que laissent penser les screens que nous vous partageons ci-dessous. Et, parole de fan, ils sont tous bien réels. Une pétition s’est même montée pour demander à la TOEI, qui n’a pour l’instant pas réagi face aux critiques, d’arrêter le massacre. Rappelons toutefois qu’elle est coutumière du fait et que des épisodes aussi laids sont souvent l’oeuvre de délais de production très serrés : si vous ne donnez pas beaucoup d’argent aux artistes, et qu’en plus vous ne leur donnez pas de temps…

Thomas Romain (Space Dandy, Cannon Buster) a bien résumé la situation au sein d’un tweet que voici :

« Why is this episode so poorly animated?? » Some explanations about the state of the Japanese animation industry. pic.twitter.com/Y5Zit5sss6

— ThomasRomain ロマン・トマ (@Thomasintokyo) 10 Août 2015

Il cite notamment le fait que « les studios d’animation japonais ne sont pas de grosses structures capables de garder toute une équipe et de la payer car elles luttent avec le peu de budget qui leur est alloué (seul le studio Ghibli était en mesure de faire ça) : seuls certains postes clés sont payés durant toute la production, qui est échelonnée sur une durée de temps la plus courte possible afin de limiter les coûts. Elles ne font que très peu de bénéfices sur ce genre de travail, et n’ont souvent plus grand chose pour travailler sur des projets plus créatifs en interne. »

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Au japon, les budgets alloués pour l’animation sont très bas. Dans les années 60, pour arriver à concrétiser cette idée folle de produire des épisodes de série animée chaque semaine, Ozamu Tezuka a demandé de gros sacrifices à ses animateurs : travailler beaucoup pour gagner très peu. 50 ans plus tard, les standards sont restés les mêmes. Sur la production d’une série TV, un animateur est habituellement rémunéré 40$ le plan (depuis le layout jusqu’au plan clé). Les intervallistes sont payés 2$ l’intervalle. Pour vivre dans ces conditions, les animateurs sont obligés de travailler vite et sont obligés de multiplier les commandes sur différentes productions.

La plupart des animateurs sont constitués de freelances travaillant pour plusieurs studios à la fois. Le problème est que l’industrie japonaise de l’animation produit trop, beaucoup trop vite. Il n’y a pas assez d’animateurs d’expérience, ou assez talentueux qui sont disponibles pour superviser la production et apprendre le métier aux jeunes animateurs.

Les studios n’ont pas d’autre choix que d’avoir recours à des animateurs dont les talents sont discutables, parfois même des amateurs dont c’est le hobby. Parfois, ils n’ont pas d’autre choix que d’exporter la production dans un autre pays, non pas pour limiter les coûts, mais bien pour faire en sorte que l’épisode soit livré à temps.

Dans ce milieu, tout le monde est très occupé, tout le temps. Spécialement les gens qui ont du talent et de l’expérience. Mais même les animateurs les moins bons sont sollicités régulièrement, et c’est plutôt commun que ceux embauchés se mettent à travailler au dernier moment, puisqu’ils sont souvent en train de galérer à boucler le reste des productions dans les temps.

Actuellement, c’est plutôt commun d’entendre les gens parler de « miracle » lorsqu’un épisode est diffusé comme prévu. Parfois l’animation ne commence que deux semaines avant la diffusion et des épisodes ne sont complété que quelques heures avant qu’ils passent sur les écrans. La qualité peut ne pas être présente mais ce qui importe, c’est qu’il y ait quelque chose à diffuser. »


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