Disney contre-attaque sur le petit écran partie 2 : « Motorcity »


La suite de la contre-attaque de Disney avec la présentation d’une série originale pleine de promesses : Motorcity de Chris Prynoski !

Avant de vous parler de cette série, il est nécessaire de présenter Titmouse Inc, une société qui a déjà créé un certain nombre de séries, de court et moyen-métrages et des publicités. Fondée en 2000 par Chris Prynoski, elle a déjà produit MTV Downtown, Metalocalypse, les court-métrages GI Joe : Resolute, Diablo 3, The Amazing Screw-on Head et Scott Pilgrim vs. The Animation, des cinématiques du jeu Guitar Hero ou encore des génériques d’autres séries.

Leur actualité s’est alourdie cette dernière année avec le début de Motorcity outre la commande d’une saison complète de Black Dynamite pour la chaine de télévision Adult Swim, déjà cliente de Metalocalypse.

MotorCity est ainsi restée en gestation durant plus de huit ans, son créateur, Chris Prynoski ayant présenté le projet un certain nombre de fois à d’autres chaînes avant que Disney ne donne son feu vert pour une première saison, attirée par de nouveaux talents qui pourraient relancer ses grilles de programmes.

Le pitch est très simple :

Dans des temps futurs un milliardaire, Kane, a sauvé Detroit en reconstruisant sur ses ruines une nouvelle ville, Detroit Deluxe. Avec ses airs de paradis aux lignes épurées, Deluxe cache toutefois une dictature au look Apple pourtant réelle. Les seuls opposants à ce nouvel ordre sont de jeunes gens ayant décidé de vivre dans les sous-sols de l’ancienne ville dévastée, renommée Motorcity et tracent leur route aux volants de bolides customisés : les burners, menés par le héros Mike Chilton.

Clairement orientée vers les garçons, la série possède suffisamment de personnages pour également attirer les filles et la dynamique de l’équipe est très plaisante. Des bolides ultra-rapides dans des courses rappelant Speed Racer, une iconographie en partie tirée de Fast & Furious et de la culture des customs cars, un univers qui tire vers Mad Max et Demolition Man, tout pour attirer également les plus grands devant l’écran !

Huit épisodes ont déjà été diffusés et l’impression générale est très bonne, bien que les audiences soient jugées assez inégales, donc inquiétantes selon certains fans.

Coté technique, on est en face de quelque chose d’hybride, comme pour Tron Uprising : un mélange d’animation traditionnelle contrôlée par une interface flash et du CGI pour les voitures et tout ce qui engage la mécanique, le tout saupoudré d’After Effects, Maya et Photoshop.

L’intégration est parfaite et n’empêche en rien d’avoir droit à de superbes images et des décors très travaillés. L’animation, prise dans un flux de travail puissant se retrouve d’autant plus au service d’une mise en scène qui ose des plans vus trop rarement dans les séries d’animation occidentales.

Prynoski possède donc tout les atouts pour créer la série qu’il a en tête et fait de celle-ci une vraie tête de pont en termes d’actualisation technique des méthodes de travail de Titmouse. Il place aux postes clés des compagnons ayant fait leurs preuves, comme le directeur artistique Antonio Canobbio, assisté pour la partie mécanique et la conception graphique des engins par l’excellent designer visuel Brandon Cuellar.

On retrouve par ailleurs derrière le look des personnages un certain Robert Valley qui a certainement dû inspirer une équipe qui n’a pas son pareil pour mettre en scène des séquences d’action et choisir les cadres des scènes de combat.

La galerie des personnages, gentils comme méchants, réserve son lot de cinglés : depuis le survolté Texas, adepte VanDammien du kung-fu en passant par le simplet Tooley, suppôt du méchant Kane. Mais aucun n’arrive à la cheville du « Duke of Detroit », doublé à la perfection par le chanteur des Twisted Sisters Dee Snider.

Apparu depuis seulement trois épisodes, le Duke s’est déjà imposé comme un emblème de la série : armé d’un goût plus que discutable pour le clinquant et les limousines customisées, il ne manque ni de mégalomanie, ni de folie pour impliquer nos héros dans des intrigues pleines de rebondissements.

Ce qui nous amène à parler de l’un des points forts de la série : son casting vocal, dirigé par Andrea Romano, vétérante du métier et plus connue pour avoir réalisé celui des Tiny Toons ou de la série animé Batman des années 90, donne une interprétation brillante et une vraie tonalité aux personnages.

Reid Scott possède la voix idéale pour Mike, le héros tandis que les cris de terreur poussés par son binôme Nate Torrence pour le froussard Chuck promettent de rester dans la légende. Les « kachow ! »  des mouvements martiaux de Texas (doublé par le routard Jess Harnell) sont quant à eux déjà cultes.

Du coté des méchants, Dee Snider laisse régulièrement sa place à Mark Hamill, fraîchement retraité de la voix du Joker qui compose avec Kane un méchant classique mais efficace. Avec une saison de 20 épisodes en cours, un grand nombre de personnages vont encore s’ajouter à ceux existant malgré la tentation d’exploiter la mine d’or comique que peut être le personnage du Duke.

D’autres pistes narratives ont d’ailleurs été semées, sur le passé des protagonistes et leur comportement actuel, un aspect très bien développé dans le dernier épisode diffusé, « Going Dutch », centré sur l’un des équipiers de Mike.

L’épisode possède un magnifique passage sans paroles éclairant le passé de ce personnage assez peu approché depuis le début de la série et montre que les scénaristes ne laisseront aucun personnage se développer au détriment des autres.

Motorcity possède donc toutes les cartes en mains pour devenir une des séries phares de ce nouveau line-up présenté par Disney XD.

La firme ne s’y trompe pas en faisant faire la tournée des conventions à l’équipe de Titmouse afin de rencontrer le public et de montrer de nouvelles images de la série en cours de diffusion. Ceux-ci auront d’ailleurs un panel commun au comic-con avec les créateurs de Tron Uprising et ceux de Gravity Falls, qui sera la prochaine série à être abordée dans la troisième et dernière partie de Disney contre-attaque sur le petit écran !

Note : une partie des images de cet article provient du tumblr de l’incroyable Joanna Park, artiste et character-designer chez Titmouse qui ne cesse de poster de magnifiques études et autres matériaux sur la série. Je la remercie du fond du cœur !

Note 2 : comme pour Tron Uprising, Motorcity est disponible sur le iTunes Store US. Mais la série est déjà présente sur le site de Disney XD Angleterre. Une diffusion française devrait donc logiquement se profiler pour l’année 2013… Ceci reste à confirmer bien sûr.


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