A l’occasion des 40 ans de sa sortie, EuroZoom a depuis le 3 décembre mis à disposition L’œuf de l’ange dans les salles françaises. Cette œuvre séminale de Mamoru Oshii (Ghost In The Shell, mais aussi les deux premiers longs métrages Patlabor) a été remasterisée en 4K pour un résultat de toute beauté et est passée par Cannes et Annecy plus tôt dans l’année.
Une jeune fille fragile parcourt un monde obscur et dangereux. Sa survie semble dépendre d’un œuf mystérieux qu’elle transporte.
Véritable art book animé, L’œuf de l’ange possède une direction artistique signée Yoshitaka Amano (essentiellement connu chez nous pour son travail graphique sur la saga Final Fantasy) et constitue une plongée inédite dans les idées et tournures de mise en scène les plus pures qui font tourner l’esprit de Mamoru Oshii, affranchies d’une quelconque obédience à un univers préexistant ou d’une quelconque volonté commerciale.

En somme, un véritable objet animé que seul le Japon des années 80 était capable de produire, en pleine explosion du format OAV qui a bombardé le public de l’époque de perles Bis telles que Roujin Z, bien que L’œuf de l’ange ait transcendé ce support d’origine pour devenir un moyen métrage culte, à la frontière de l’expérimental, aux errances profondément inspirées par Tarkovski et à l’esthétique des décors très occidentale et à la musique tantôt atonale, tantôt opératique.
Quant au sens même du film, nous n’ajouterons rien au discours, les symboles manipulés étant volontairement polysémiques et chaque spectateur.ices pourra y insuffler un sens selon son propre cursus et sa connaissance de la filmographie de Mamoru Oshii. On peut même dire sans trop s’avancer qu’une connaissance préexistante de son œuvre est plus que conseillée pour saisir de manière rétrospective un certain nombre de ses maniérismes et de son langage déployés avec ses films plus connus tel Ghost in the Shell.
L’œuf de l’ange, toujours en salles mais certainement pas pour encore très longtemps. Allez-y !






