Critique – La Chouette entre veille et sommeil


La Chouette entre veille et sommeil est une sélection de courts-métrages sur les thématiques liées à la nuit, supervisée par Arnaud Demuynk avec le concours des Films du Nord, la Boîte…Productions et Digit Anima. Le réalisateur et scénariste s’est exprimé au sujet de cette anthologie :

Par une soirée de pleine lune, la Chouette du cinéma se pose sur sa branche et salue les enfants. Elle se présente comme une voyageuse qui récolte, en écoutant le soir aux fenêtres des maisons, les histoires que les parents racontent à leurs enfants. Elle vient les présenter sous la forme de courts métrages, ces petits films qui permettent de vivre plein d’aventures en une seule séance de cinéma. Parce que les enfants ont droit à leur cinéma d’auteur ! L’écriture pour nos “bouts de choux” est un art délicat. Humour, poésie, simplicité et fraîcheur s’allient à la recherche de sens et de plaisir.

Compte les moutons – Frits Standaert – 6.50 minutes – 2015

Pour commencer cette anthologie, La Chouette nous emmène au moment de la recherche du sommeil, au travers de l’histoire de ce petit garçon qui peine à aller au lit et dont le papa conseille de compter les moutons. On découvre peu à peu que l’imagination du petit garçon prend forme dans sa chambre. Les apparitions de moutons, loup et chasseurs se font en rythme, gardant ainsi toute notre attention. Une animation traditionnelle à l’aspect peint et un chara-design typé apportent de la personnalité à l’ensemble du court. On y passe un bon moment !

Une autre paire de manche – Samuel Guenolé – 6 minutes – 2015

Après une bonne nuit, passons au moment non moins crucial du petit déjeuner ! On y suit Arthur, qui a cinq minutes pour s’habiller avant le départ à l’école. Ce compte à rebours digne d’un James Bond entraîne l’imagination d’Arthur vers des délires vestimentaires absurdes. Ce point de vue tout en humour permet de d’apporter un autre regard sur nos vêtements et par la même occasion les apprendre aux jeunes enfants. L’animation joue le jeu des textures entre papier découpé, trait traditionnel et au feutre, ce qui rend l’ensemble très dynamique. On ne s’y ennuie pas !

La moufle – Clémentine Robach – 8.10 minutes – 2014

La jeune Lily passe la soirée et la nuit chez ses grand-parents, à la campagne. Son grand-père l’emmène installer le nichoir pour les oiseaux et voyant un écureuil frigorifié, la petite fille lui laisse sa moufle rouge. La moufle prend ensuite la forme de refuge pour les animaux de la forêt. Entièrement réalisé en papier découpé, ce court, inspiré d’un conte traditionnel russe, s’amuse intelligemment avec les échelles de plans. On passe de l’intérieur douillet de la moufle puis on la voit se détendre en prenant de l’ampleur et on revient à l’immensité enneigée du décor. Cette mise en scène apporte de la profondeur narrative, tout en restant muet.

La Moufle s’est révélé être mon coup de cœur de cette anthologie car il atteint un équilibre entre esthétique et narration qui se régale comme un bonbon, plutôt Menthos pour le côté rafraîchissant.

La soupe au caillou – Clémentine Robach – 7.07 minutes – 2015

Alors que c’est l’heure de l’émission culinaire où est expliqué la recette de la soupe au caillou, tout un quartier se retrouve privé d’électricité. Alors les habitants, des animaux, se rejoignent sur la grande place pour préparer la fameuse soupe et passer un moment convivial. L’animation est réalisée dans une texture de papier aquarellé possédant des couleurs vivantes et vibrantes afin qu’on se sente à l’aise dans ce petit quartier. Aussi, les animaux sont vocalisés avec différents accents (africain, créole, italien, belge…) ce qui leur apporte une épaisseur en tant que personnages. Une chouette confection, ce court !

Une astuce : mangez bien avant la séance, sinon la symphonie des bruits de ventre aura raison de vous !

La galette court toujours – Pascale Hecquet – 7.45 minutes – 2015

Inspiré de la comptine « J’aime la galette », un jeune lapin demande à sa maman de lui réaliser une galette de carotte avec beaucooouup de beurre et beaucoouup de sucre. Une fois prête, la galette de carotte part à l’aventure dans les bois, mais va-t-elle croiser le vilain renard ? Cette interprétation aux feutres et bonhommes bâtons se déroule facilement et s’apprécie sans prétention à l’image de la galette (encore meilleure avec une bolée de cidre). Ce court clôture l’anthologie sur une note à la fois douce et familière.

La Chouette entre veille et sommeil nous présente une sélection de courts-métrages de qualité sur les thématiques liés à la nuit, de plus on y retrouve des techniques d’animations variées qui garderont sans nul doute vos petits attentifs. J’ai, pour ma part, eu un vrai coup de cœur pour La Moufle réalisé par Clémentine Robach qui m’a conquise par sa technique de papiers découpés et sa narration très fine. Amateurs d’animation, je vous invite donc à visionner cette sélection. En plus, elle est tellement chou, cette Chouette !

Sortie en salles le 19 octobre 2016, distribué par Cinéma Public Film.

A lire dans le même genre

Dernières publications

  • Cartoon Forum 2025 : Coup de projecteur sur certains projets adulte/jeune adulte

    Cartoon Forum 2025 : Coup de projecteur sur certains projets adulte/jeune adulte

    La semaine dernière, le Cartoon Forum a battu son plein et les projets à destination des adultes et jeunes adultes, depuis les adaptations de bandes dessinées jusqu’aux formats originaux, étaient légions. Voici certains d’entre eux qui ont retenu mon attention. Les Mémés (Caïmans Productions) Les aventures d’Huguette, Lucette et Paulette, trois héroïnes modernes dont l’âge…

  • Rencontre avec Damon Ross et JP Sans pour « les Bad Guys 2 »

    Rencontre avec Damon Ross et JP Sans pour « les Bad Guys 2 »

    Trois ans après Les Bad Guys, nos méchant préférés sont de retour, coréalisé par Pierre Perifel et JP Sans, dans nos salles à partir du 30 juillet. Les Bad Guys 2 est le nouveau chapitre du blockbuster signé DreamWorks qui mettait en scène les aventures de drôles d’animaux braqueurs de banques. Nos Bad Guys, désormais…

  • Critique – ChaO

    Critique – ChaO

    Après Les Enfants de la Mer et La chance sourit à Madame Nikuko, ChaO réalisé par Yasuhiro Aoki et produit par le prestigieux Studio 4°C faisait partie de nos principales attentes du dernier festival d’Annecy, où il était en compétition dans la sélection « Longs métrages L’officielle ». Bien que reparti avec le Prix du Jury, que…