Neuf ans après le premier opus, sans compter la mini série Zootopie + sortie en 2022, Zootopie 2, coréalisé par Jared Bush (Encanto : La Fantastique Famille Madrigal) et Byron Howard (Raiponce), noms déjà présents lors la création de l’original en 2016, est à retrouver en salles depuis le 26 novembre.
Les jeunes policiers Judy Hopps et Nick Wilde, qui, après avoir résolu la plus grande affaire criminelle de l’histoire de Zootopie, découvrent que leur collaboration n’est pas aussi solide qu’ils le pensaient lorsque le chef Bogo leur ordonne de participer à un programme de thérapie réservé aux coéquipiers en crise. Leur partenariat sera même soumis à rude épreuve lorsqu’ils devront éclaircir – sous couverture et dans des quartiers inconnus de la ville – un nouveau mystère et s’engager sur la piste sinueuse d’un serpent venimeux fraîchement arrivé dans la cité animale…
Il faut avouer que l’annonce et les premières images de Zootopie 2 ne m’avaient pas convaincue car je craignais que les créateurs ne resservent la même soupe en me laissant sur ma faim, le tout avec un goût de politiquement inachevé. Bonne nouvelle : il se trouve que ce nouveau film possède bien plus de mordant et de pertinence que son prédécesseur.
En effet, le rapport social de domination/prédation se présente de manière plus ouverte avec la famille Lynxley, puissante dynastie bourgeoise ayant la volonté de geler une plus grande partie de la ville et de s’étendre à d’autres horizons. L’usage comme pion du nouveau maire : le cheval Brian Winddancer, acteur d’action à la Schwarzenegger, s’inscrit tout autant dans cette logique, tout comme l’usage de la police pour faire taire tout animal dissident. Certaines blagues à ce propos sont très bien senties et font plaisir en tant que spectateur.

De plus, d’un enjeu politique plus présent, le lien entre les protagonistes se trouve plus approfondi et doté d’une émotion inattendue. Le binôme Judy et Nick prend la mesure de leur rôle sociétal et provoque une maturité de dialogues qui saura vous surprendre, tandis que Gary De Snake avec sa quête personnelle apporte un angle fondateur à l’utopie animalière qu’est la ville de Zootopie.
L’aventure de Judy et Nick les conduit dans des endroits nouveaux de Zootopie, tel que le marais où une diversité de personnages et de décors foisonnants de détails aquatiques nous régalent les rétines. L’atmosphère humide évoque la lourdeur des Aventures de Bernard et Bianca, et les silhouettes déglinguées des créatures aquatiques évoquent l’aspect tordu de l’univers western de Rango. On apprécie les moments passés avec Nibbles, la podcasteuse castor et Jésus, le lézard cowboy complètement allumé.
La mise en scène, trépidante et fluide, permet de se laisser aisément embarquer dans la narration. Le travail de lumière se révèle subtil, tout en préservant les caractéristiques distinctives de chaque environnement, de la métropole au bayou, en passant par la toundra enneigée. Par moment, on est saisi par la sensation de voir des concepts arts prendre vie, mais c’est le minimum que l’on peut attendre d’un studio tel que Disney Animation.

Pour ne rien gâcher, Michael Giacchino signe une partition avec une instrumentalisation riche pour illustrer les différents biomes que l’on découvre dans ce nouvel opus. « Zoo », le nouveau morceau de Shakira est diablement efficace et reste en tête.
Pour conclure, Zootopie 2 a réussi à surprendre et à ravir la spectatrice sceptique que je suis. Le film tend vers un mystère dans le genre de A Couteaux Tirés avec en bonus l’aspect poisseux du marais de Bernard et Bianca, offrant ainsi une galerie de personnages qu’on a envie de suivre. Zootopie 2 explose le box office et on comprend pourquoi ! Profitez des vacances de Noël pour le voir, même si la concurrence d’une certaine éponge carrée va bientôt pointer le bout de son nez.






