Critique – Grosse colère et fantaisies


Nouvelle compilation de La Chouette du cinéma, devenue incontournable au sein du petit monde des programmes pour jeune public, Grosse colère et fantaisies est visible en salles via Cinéma Public Films depuis le 12 octobre.

Que ferions-nous sans notre imaginaire qui nous donne le pouvoir d’échapper aux monstres, de calmer nos colères ou de retrouver un être cher ? Avec Grosse colère & fantaisies, La Chouette du cinéma nous offre cinq histoires, entre espiègleries et émotions, qui nous démontrent que le bonheur découle simplement de notre fantaisie et de notre imagination !

L’anthologie est construite autour de deux adaptations animées de l’autrice jeunesse Mireille d’Allancé (édités chez L’école des loisirs) : Grosse colère et Quand j’avais peur du noir, toutes deux réalisées par Celia Tisserant et Arnaud Demuynck. La première propose une histoire ludique autour de la gestion de la colère prenant la forme d’une bête touffue rouge, tandis que la seconde s’invite dans les peurs nocturnes. Je me suis beaucoup plus imprégnée du second récit pour son aspect fantastique jouant avec les déformations nocturnes du mobilier de la chambre d’enfant du jeune héros.

Comme pour continuer cette ambiance fantastique, Les gâteaux de Mamy de Frits Standaert nous plonge dans une aventure liant héritage et cuisine familiale. Après le décès de sa grand mère, le jeune Basile se retrouve à mettre la main à la pâte pour reconstituer la recette de biscuits qu’il affectionne tant. Même si la direction artistique rigide donnée à l’animation traditionnelle peut décontenancer, on se laisse toucher par ce récit intergénérationnel.

La pépite de cette compilation se révèle être Vague à l’âme, réalisé par Cloé Coutel, où en bord de plage, une petite fille se laisse porter par l’ennui et imite la danse du bernard l’hermite. On apprécie qu’elle s’épanouisse loin des injonctions sociales habituelles (amitié-amoureux, vous-même vous savez), il est rafraichissant de la voir profiter de ce moment en solitaire et simplement danser. L’univers habillé de touches de couleurs chaudes et de blanc sied avec simplicité à cette escapade balnéaire et lui donne tout son sens.

La chouette du cinéma sait terminer dans la bonne humeur et La trop petite cabane d’Hugo Frassetta ne déroge pas à la règle. Adapté d’un conte traditionnel, avec ses animaux carrés et le côté malicieux du grand père, la morale de cette histoire passe avec une légèreté tout à fait appréciable.

Cette compilation continue de montrer la maîtrise de La chouette de cinéma à rassembler des récits adaptés à tous les âges. Cette dernière permet une ouverture sur des sujets délicats mais importants tels que la colère, le deuil et la solitude avec les plus jeunes enfants. On ne résiste pas à vous le recommander pour une sortie familiale pour les vacances scolaires.


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