Trois questions à… Andreas Hykade, réalisateur de « Altötting »


Après le remarqué Love and Theft, Andreas Hykade est présent dans la sélection officielle des court-métrage du festival d’Annecy avec Altötting, une co-production de l’ONF (aussi en course avec les courts Jean-François Lévesque et Theodore Ushev) Studio Film Bilder Gmbh et Ciclope Filmes :

Vous savez, quand j’étais enfant, je suis tombé amoureux de la Vierge Marie. C’est arrivé dans une petite ville bavaroise nommée Altötting.

Dans ce court, on suit l’enfance et le chemin personnel du réalisateur dans un environnement catholique à Altötting (un centre de pèlerinage marial depuis le IXᵉ siècle). Le tout dans une esthétique jouant du contraste entre noir et blanc avant que le ton ne change radicalement à l’arrivée de la Vierge Marie, baignée par une touche graphique dorée apportée par Regina Pessoa. Je suis sorti de ce court sans trop savoir comment me positionner vis-à-vis de son propos, peut-être ai-je perdu ma connexion avec la religion depuis trop longtemps pour y être sensible ? Même si ce court m’a laissé à distance, il était opportun de poser trois questions à Andreas Hykade à l’occasion de ce festival d’Annecy. Le moins que l’on puisse dire c’est que ses réponses sont aussi brèves que son esthétique épurée. Dans votre court-métrage Love and Theft, il existe un lien très fort entre les formes et les objets du désirs que sont les symboles du mondes de l’animation. Quelle démarche vous a poussé vers la thématique religieuse ? Je ne pense pas avoir reproduit cette méthode. « Love & theft » est un film abstrait sur l’inspiration et l’expression. « Altötting » est une histoire d’amour personnelle sur la religion. Les deux films sont deux affaires totalement différentes. La Vierge Marie est sortie de son aspect traditionnel pour aller vers le désir et la sensualité. Avez-vous eu l’impression de briser un tabou en l’approchant de cette manière ? Non, je ne pense pas avoir brisé un tabou. En fait, je pense que « Altötting » est un film assez conservateur, du moins le film final l’est. Il y a eu quelques premières versions avec des éléments pornographiques, mais je les ai laissées tomber pour ne pas éclipser l’essence du film. La création de ce court-métrage vous a-t-il permis d’avancer dans votre rapport à votre foi ou était-ce un moyen de faire un bilan avec vous même ? Le film montre mon cheminement personnel d’une personne religieuse dévouée à une personne laïque. Je ne veux absolument pas aller de l’avant dans mon rapport à ma foi ». Je pense que le terme « foi », lorsqu’il est utilisé dans un contexte religieux, n’est qu’un terme de propagande.


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