Weta Digital, que l’on ne vous présente plus, a nommé Prem Akkaraju au poste de PDG et commencera à produire pour la première fois en 25 ans d’existence du contenu original pour le cinéma, la télévision et les plate-formes de streaming, s’appuyant sur les capacités de son activité d’effets spéciaux pour produire des œuvres originales animées sous cette nouvelle bannière qu’est Weta Animated. Le communiqué délivre également des informations intéressantes sur Weta, les envies créatives du couple Walsh/Jackson, et les possibilité ouvertes par cette nouvelle filliale :
Il s’agit d’un rêve de longue date pour Peter Jackson et Fran Walsh, qui écriront, produiront et réaliseront plusieurs projets d’animation pour la société sans pour autant à avoir à gérer cette nouvelle entité : « Nous sommes de grands fans de la narration animée sous toutes ses formes, mais c’est une manière longue et souvent coûteuse de faire des films. C’est en partie pour cela que nous avons créé cette société – pour changer le modèle et ouvrir les portes à des cinéastes et des conteurs qui, autrement, n’auraient peut-être pas la possibilité de montrer ce dont ils sont capables », a déclaré le réalisateur Kiwi.
Jackson poursuit : « Nous avons la chance d’avoir une équipe de direction forte et créative chez Weta. Joe Letteri (superviseur senior des effets visuels) et David Conley (producteur exécutif des effets visuels) ont tous deux joué un rôle important dans le succès de la société. Les années d’expérience que Joe et David apportent sur la table sont inestimables. Avec l’expansion de l’entreprise, il est essentiel d’ajouter à ce mélange une personne du calibre de Prem comme PDG. J’ai appris à bien le connaître au cours des dernières années. Je suis ravi qu’il ait accepté de diriger l’entreprise pendant cette phase de croissance passionnante. L’énergie et la passion de Prem pour le cinéma sont une source d’inspiration ; nous sommes impatients de travailler avec lui. » Contrairement à Lucas, qui n’était pas spécialement enchanté à l’idée de retourner à la réalisation après des années à la tête de Lucasfilm, Jackson semble enfin libéré d’une certaine pression liée au fait d’être un capitaine d’industrie en plus d’un créatif (surtout si on considère certains tournants très malheureux, comme les pressions sur le gouvernement néo-zélandais quant au statut des comédiens à propos de la trilogie du Hobbit), il va pouvoir se libérer de ce carcan et proposer de nouveaux formats narratifs dont les plate-formes de streaming pourraient se révéler friandes.
« Weta Digital a commencé avec une seule machine et un seul artiste qui a créé les effets numériques de Créatures Célestes« , a noté Walsh. « Aucun d’entre nous ne savait ce qu’il faisait, mais même à cette époque, nous pouvions voir l’incroyable potentiel de cette nouvelle technologie. Depuis lors, les effets spéciaux sont devenus une énorme industrie, mais notre objectif est resté le même : donner vie à des histoires, grâce au pouvoir de l’imagination. Si vous pouvez le rêver, nous pouvons le créer. »
Ce sentiment est partagé par l’entrepreneur et visionnaire Sean Parker, qui a investi dans Weta Digital l’année dernière et qui a rejoint le conseil d’administration en tant que vice-président : « Je suis un superfan de Weta depuis vingt ans – je me souviens de mon émerveillement lorsque j’ai vu pour la première fois le personnage de Gollum prendre vie, et plus tard le sentiment surréaliste d’être transporté dans la réalité alternative de Pandora. L’équipe de Weta ne manque jamais d’inspirer : leur imagination artistique est sans limite, et leurs réalisations techniques ont rendu cette ces univers possibles », a déclaré Parker. « J’ai passé la plus grande partie de ma carrière en tant qu’entrepreneur à créer et à développer des entreprises, dont beaucoup se situent à l’intersection entre le contenu, la technologie et le commerce. Cette combinaison unique d’art et de technologie est précisément ce qui distingue Weta de ses pairs. En tant qu’entrepreneur, je recherche les industries qui subissent des changements sismiques et Weta promet d’être une force perturbatrice en répondant à l’énorme demande non satisfaite de contenu animé de haute qualité. La production de contenu animé est confrontée à des barrières qualitatives élevées, tant sur le plan technique qu’artistique, mais Weta, avec son équipe de direction, sa technologie et son vaste réseau d’employés, de directeurs et de collaborateurs créatifs, est dans une position unique pour réussir. L’un des grands privilèges de ma vie professionnelle a été d’apprendre à connaître Peter et Fran, ainsi que chaque membre de l’équipe de Weta que j’ai eu l’occasion de rencontrer ». L’ouverture du nouveau label promet aussi, et certainement, l’émergence de nouveaux talents locaux mais aussi – et enfin – la possiblité pour Weta de poursuivre ce qui avait été commencé avec le premier film Tintin, qui avait repoussé certaines limite esthétiques, comme l’avait fait ILM en son temps avec Rango, l’un des deux seuls films d’animation qu’ils aient jamais produits (l’autre étant Strange Magic, et non, je ne reviendrais pas dessus).
« C’est le moment idéal pour nous de développer des œuvres originales animées, un domaine que j’ai longtemps eu envie d’explorer », a déclaré Joe Letteri, superviseur principal d’effets visuels. « Raconter des histoires est une partie essentielle de ce que nous faisons en matière d’effets visuels et le fait de pouvoir apporter notre expérience créative à de nouvelles histoires dès le début du développement ouvre un monde de possibilités uniques ». Cela veut-il dire que Peter Jackson va enfin s’atteler à Tintin 2 après la fin de la post-production de son documentaire sur les Beatles (qui a été repoussé d’un an par Disney en raison du Covid-19), que Weta va possiblement étendre l’excellent univers du Docteur Grordbort créé par Greg Broadmore, déjà exploré via des livres et un projet interactif conçu chez leur voisins de Weta Gameshop ? Les perspectives sont en tous cas très intéressantes. Source : Weta Digital
