Critique – Balto chien-loup, héros des neiges


Balto chien-loup, héros des neiges est un film réalisé par Simon Wells, produit par Steven Spielberg, sorti en 1995 (sortie française le 10 juillet 1996). Il a eu deux suites : Balto 2 – La quête du loup en 2002 et Balto 3 – Sur l’aile du vent en 2004. Ce film n’est ni une production Disney, ni une production d’un autre studio reconnu, mais c’est pourtant un classique de l’animation jeunesse.

« En 1925, dans le village de Nome, en Alaska, vit Balto, moitié loup – moitié husky, rejeté par les autres chiens et souffrant terriblement de sa condition. Un jour, une grave épidémie s’abat sur le village. Toutes les routes sont bloquées par un violent blizzard. Le seul moyen de faire venir des médicaments jusque-là est d’envoyer des chiens braver la tempête. Balto va enfin pouvoir faire la preuve de son courage, de son adversité et de sa loyauté. »

Je n’avais jamais vu Balto, mais je connaissais l’histoire et le personnage depuis toujours. Pourtant quand au début du film, je vois Central Park et des acteurs en chair et en os, je me suis demandé s’il n’y avait pas un autre film du même nom. Mais non, c’est la séquence d’introduction live qui présente l’histoire de Balto comme une histoire vraie, et là on passe à l’animation.

Et en réalité, le film est inspiré d’évènements qui ont vraiment eu lieu. Balto est un husky (et non mi-loup comme dans le film) connu pour sa participation à la course au sérum de 1925. Un médicament anti-diphtérique fut acheminé d’Anchorage à Nenana (villes d’Alaska) par train, puis par chiens de traineaux jusqu’à Nome, pour y combattre l’épidémie. Un voyage de 25 jours en temps normal, transformé ici en relais pour acheminer le médicament plus rapidement. Ainsi, plusieurs hommes et plusieurs équipages se succédèrent dans cette course. L’équipage conduit par Balto prit part au relais, et arrivé au dernier point de contrôle avant Nome, le maitre de traineau trouva son remplaçant endormi, il décida donc de continuer car ses chiens se portaient bien.

Le médicament fut livré en seulement 5 jours et demi, et la presse fit de Balto un héros de la nation, alors même que d’autres chiens de tête avaient avant lui parcouru le double de distance dans les portions les plus dangereuses du parcours. La même année, une statue à l’effigie de Balto fut érigée à Central Park (celle-là même que l’on voit dans le film) avec les mots « Endurance – Fidélité – Intelligence » gravés. Le chemin qu’il a parcouru a donné lieu à une course de traîneau annuelle, nommée Iditarod.

Pas étonnant qu’une histoire basée sur un événement aussi fort et poignant fasse un bon scénario de film. Pourtant l’histoire s’est encore trouvée enrichie par la double nature donnée à Balto : mi-chien, mi-loup, ni l’un, ni l’autre. Difficile de trouver son identité quand on est repoussé par ses congénères, et que nos amis les plus proches sont une oie et deux ours polaires. Pourtant, il y a des êtres plus tolérants que d’autres, et notamment la jolie husky Jenna et sa jeune maitresse Rosie, qui sont bien les seules à ne pas mépriser Balto pour son apparence ou ses origines. Il y a là une belle leçon de tolérance et de respect de l’autre à enseigner aux enfants.

Mais l’enfant apprendra également qu’il faut savoir s’accepter soit même pour avancer, au sens propre pour Balto puisque c’est son côté loup qui lui permettra de ne pas se perdre dans le blizzard. Cette histoire est pleine de bonnes intentions, de démonstration de courage, d’amour, d’amitié. Les mentalités de certains personnages évoluent, et d’autres s’enferment dans leur quête de gloire et leur égocentrisme. Je trouve que la fresque des personnages, pourtant classiques, sonne assez juste. Et l’histoire, simple et sans prétentions, fait mouche.

Insérer le récit entre deux scènes live peut d’abord paraitre étrange, mais c’est pour moi un bon choix cinématographique de la part du réalisateur. Il peut ainsi replacer l’histoire dans son contexte, et lui donner une réalité que l’animation seule n’aurait pas acquise. De plus, on se doute bien que la fameuse grand-mère a quelque chose à voir avec l’histoire originale, et ça la rend d’autant plus touchante.

En fait, le succès de ce long métrage s’explique simplement. Il est composé d’éléments qui font sa richesse et son intemporalité : une histoire extraordinaire, des animaux courageux, des personnages auxquels on croit, et des quêtes. Celle de Balto pour sauver Rosie et les autres enfants en amenant le médicament, sa quête de reconnaissance, et sa quête d’identité. Et même si Balto n’était pas le seul héros de l’histoire dans la réalité, on en ressort avec une admiration pour l’héroïsme dont on fait preuve ces hommes et ces chiens. Une bien belle image à montrer aux petits, comme aux plus grands.



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