Critique – Daffy & Porky sauvent le monde


Vu en séance événement lors du dernier Festival international du film d’animation d’Annecy, Daffy & Porky sauvent le monde (ou en version originale The Day the Earth Blew Up : A Looney Tunes Movie) signe le retour des Looney Tunes sur le grand écran, chose qui ne s’était pas produite depuis 2021 et Space Jam : Une Nouvelle Ère, brisant un vide de presque vingt ans, Les Looney Tunes passent à l’action de Joe Dante étant sorti en 2003 avec l’échec que l’on connait.

L’un des plus grands duos comiques de l’Histoire, Daffy Duck et Porky Pig, fait son grand retour au cinéma dans une nouvelle comédie déjantée. Enchaînant les gags et les catastrophes dont seuls les Toons sont capables, Daffy Duck, Porky Pig et une nouvelle venue prénommée Petunia Pig vont tenter de sauver le monde d’une terrible menace.

Entre temps, les Looney Tunes ne sont jamais réellement sortis des esprits puisque l’explosion des plate-formes de streaming de la fin des années 2010 nous aura offert l’opportunité de retrouver des classiques en fond de catalogue, mais aussi la mise en production de l’excellente série Looney Tunes Cartoons, soit plus de mille minutes de cartoons présentant Bugs, Porky, Daffy et les autres dans des aventures cinglées à la durée idéale (entre une et six minutes), le tout chapeauté par Pete Browngardt (Uncle Grandpa, Super Fort Awesome) et entouré d’amoureux de ces personnages classiques.

C’est ici la même équipe qui donne tout ce qu’elle a pour faire de Daffy & Porky sauvent le monde la substance même du cartoon américain tel qu’il existe actuellement. Dès l’introduction faisant office de base à l’amitié entre nos deux héros et leur « père », un fermier animé comme dans un Disney première période, le ton est donné : rien ne vous sera épargné, les gags s’enchainent comme dans un cartoon de cinq minutes, à l’exception d’un détail qui fait toute la différence : il vous restera à survivre les quatre vingt-six suivantes !

Et l’on touche dans la structure même du long-métrage au mode de production de celui-ci, calqué sur ceux des longs issus de série Cartoon Network telles que Regular Show ou We Bare Bears, et bien qu’entouré d’une arche narrative plus large faisant office de contenant, préparez-vous à affronter la compilation de gags la plus cinglée que vous ayez jamais vu (ou vu depuis longtemps selon votre kilométrage).

Et l’intensité de Daffy & Porky sauvent le monde ne cesse jamais, ce qui rend le tournant vers le film de genre film de zombie/invasion des profanateurs à la fois rafraichissant mais aussi épuisant de par cette frénésie, et j’écris cette phrase en étant très fan du duo Daffy/Porky qui est celui qui me fait le plus rire lorsque je regarde des épisodes de Looney Tunes Cartoons.

Mais il ne faut pas bouder son plaisir : le métrage est très qualitatif, chaque artiste a donné tout son amour pour ces personnages, certaines séquences sont d’anthologie, c’est juste que l’objet en lui-même contient les limites mêmes de son concept : un cartoon de quatre-vingt onze minutes rythmé comme s’il en durait six laisse des traces, et cette haute intensité peut finir par lasser. On rigole beaucoup, mais on sort de l’expérience le cerveau rincé.

Je ne regrette pour autant pas d’avoir vu Daffy & Porky sauvent le monde, et de mon point de vue, c’est une expérience à tenter pour celleux qui ont déjà rencontré ces personnages via les Looney Tunes Cartoons ou d’autres séries. Pour les néophytes, le film ne me semble pas le meilleur point d’entrée et je félicite son distributeur français de se lancer dans une telle aventure après la mise en retrait de Warner Discovery.

Daffy & Porky sauvent le monde, en salles depuis ce mercredi via Le Pacte.


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