On vous l’avait annoncé il y a quelques temps, le long-métrage tiré de l’excellente série We Bare Bears arrive ce mercredi sur Cartoon Network France pour clôturer les aventures douces et touchantes des héros créés par Daniel Chong.
Après avoir fait une bêtise de trop, les trois ours sont rejetés par leurs concitoyens et Trout, un agent de police zélé, veut les enfermer dans une réserve d’animaux. Ils réussissent à prendre la fuite mais Trout les poursuit, et le chemin est semé d’embûches avant d’arriver au Canada, le pays où ils pensent trouver refuge.
La création de longs-métrages dérivés de séries animées maison est loin d’être un phénomène isolé pour Cartoon Network, et ce depuis l’échec complètement immérité du film des Super-nanas au cinéma en 2002. ce qui a changé depuis, c’est que ce type de format est proposé directement en vidéo après une diffusion sur les chaines linéaires, et un mode de production monté en parallèle de celui de la série, ce qui donne assez souvent la fâcheuse impression de regarder un agrégat d’épisodes, ce qui était hélas arrivé pour Regular Show. We Bare Bears, le film est-il touché par le même problème ?
Après un énième catastrophe qu’ils ont provoqué les trois ours se retrouvent obligé de fuir San Francisco, traqués par l’agent Trout, véritable cinglé dont l’autorité est facilité par la perte momentanée de nos héros, qui ont perdu le soutien public malgré tout le bien qu’ils ont fait autour d’eux. Grizz, leader naturel du trio, traverse également une crise de confiance intérieure comme extérieure, lui à qui ses deux cadets ont toujours laissé la prise de décision… quand bien même fussent-elles les pires ! La fuite vers le Canada permet au film de véritablement prendre son envol après vingt premières minutes plus traditionnelles faisant nombre de clins d’œil. Ce road-trip écrit par Kris Mukai et Mikey Heller permet aux frères de se retrouver un moment tout en célébrant un genre au moins aussi emblématique des USA que de posséder des monuments tout à fait farfelus, avant de changer de cap et de faire échouer le trio dans une rave party constituée d’animaux influenceurs, l’occasion d’aborder la chasse à la célébrité et les défauts rémanents de Panda, celui qui semble le plus affecté par ce départ précipité de leur vie d’avant. Le troisième acte brise le cœur et cristallise Trout en méchant, et c’est une chance d’avoir vu ce film après le résultat des élections américaines tant les évocations thématiques et visuelles éclatent au grand jour, apportant à cette dernière aventure un sens de l’à propos qui a toujours été un élément important tout au long de la série.
Esthétiquement, We Bare Bears, le film reste dans la lignée de la série : joliment animé en Corée du sud chez Rough Draft, il possède de beaux moments de bravoure, toutefois très discrets, comme la course qui ouvre l’histoire ou certaines séquences du dernier acte. Le tout reste emballé dans cette esthétique ronde et douce qui caractérise la série depuis ses débuts, et même les bébés ours font leur apparitions lors de moments plus personnels. Les nouveaux personnages, dont la galerie d’animaux influenceurs, sont dans la même ligne esthétique et le character design de Trout, très anguleux, pourrait presque ressembler à une caricature de méchant faite par Panda dans ses périodes les plus weeaboo, ce qui ne le rend pas moins menaçant. Le reste de la direction artistique élargit le monde la série bien au-delà de San Francisco et fournit de beaux décors et des parodies tout à fait hilarantes de certains célèbres monuments des USA. We Bare Bears, le film reste finalement le meilleur exemple d’un long-métrage réussi, et referme avec tendresse les quatre saisons passées avec ces trois ours, qui vont toutefois revenir dans une nouvelles série spin-off qui sur leur enfance, We Baby Bears, à l’esthétique bien différente et dont nous vous reparlerons dès que nous auront plus d’informations à son propos. https://www.youtube.com/watch?v=XW1R-gqyRZw