Quatre ans après l’opus précédent, les studios Aardman reviennent avec l’iconique mouton dans une aventure extra-terrienne : Shaun le mouton, le film : la ferme contre-attaque, réalisé par Will Becher et Richard Phelan, distribué en salles par StudioCanal et visible depuis le 16 octobre.
Objectif Laine ! Shaun Le Mouton revient dans une aventure intergalactique. Un vaisseau spatial s’est écrasé près de la ferme de Shaun. A son bord, une adorable et malicieuse petite créature, prénommée Lu-La. Avec ses pouvoirs surnaturels, son goût pour l’aventure, et ses rots venus d’un autre monde, elle est immédiatement adoptée par le troupeau. Mais lorsqu’une sombre organisation gouvernementale se lance à sa poursuite, bien décidée à capturer la petite extra-terrestre, la ferme contre-attaque ! Shaun et le troupeau vont tout faire pour aider Lu-La à rentrer chez elle. Accrochez vos ceintures et préparez-vous pour une épopée à se tondre de rire !
On retrouve avec beaucoup de tendresse la compagnie de Shaun et du troupeau qui usent et abusent de ruses pour se détourner de l’autorité du chien de garde Bitzer. Contrairement au précédent opus dont l’arc était centré sur le fermier, l’intrigue va ici se nouer autour de la relation entre Shaun et l’aventureuse Lu-La, en quête d’un moyen sûr pour retourner sur sa planète.
Leurs échanges sont d’abord basés sur un running gag d’imitation du troupeau, qui va leur permettre d’élaborer un langage commun pour se transformer en compréhension mutuelle et émotionnelle. Lu-la, la nouvelle venue dans cet univers laineux, est abordée avec la timidité de la découverte se transformant petit à petit en une incontrôlable et turbulente tornade. La séquence du supermarché est un exemple de gags rebondissants et de quiproquos ayant suscités de nombreux éclats de rire dans la salle. Bien que resté à la campagne, le fermier se retrouve à nouveau plongé dans les tentations de la modernité en se penchant sur la construction d’un parc d’attraction dédié à la vie extra-terrestre : le fameux Farmaggedon du titre original, véritable arnaque surfant sur le contexte de visions d’OVNIs . Il caresse ainsi l’espoir de s’offrir une moissonneuse très Jacky Tuning, le Farmator 5000. Faisant appel à Bitzer et au troupeau de moutons, la construction du parc penche plus du côté du chaotic evil que du lawful good et nous offre des moments plongeant la stop motion dans ce quelle possède de plus précis dans l’art du mouvement perpétuel. L’arc de l’antagoniste, cheffe des services secrets, est lui aussi intelligemment mené car on la comprend dans sa démarche de retrouver Lu-La. Je tairai volontairement cette révélation pour que vous la découvriez en salles. On notera que son apparence très fonctionnelle oscille entre du Men In Black et l’évocation d’une Scully très énervée. Ce traitement rend son évolution d’autant plus intéressante à suivre tout au long de l’intrigue de La ferme contre-attaque.
Tout au long de ce Farmaggeddon, l’humour arrive à trouver son équilibre entre gags cartoony, jeux visuels absurdes so british et références à l’univers de science fiction s’adressant aussi bien aux amateurs de Kubrick qu’aux Whovians. Ce savant mélange permet de toucher aussi bien les plus petits que les adultes pétris d’une culture cinéphile avant même d’acheter son ticket. Personne n’est laissé de côté, ce qui rend le film d’autant plus agréable. La musique, composée par Tom Howe (Cro Man), porte très bien ces jeux de gags visuels avec un travail ludique sur thème musical de Shaun Le Mouton en lui ajoutant les notes synthétiques et acidulées de Lu-La. La présence de morceaux pop par Kylie Minogue ou Jorja Smith s’inscrit naturellement dans cet univers. Shaun Le Mouton : la ferme contre-attaque était attendu et ne déçoit pas. Le film remplit avec beaucoup de générosité la carte du rire et de la qualité d’animation en stop motion. Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous recommande sans détour une séance au chaud en compagnie de l’iconique mouton Shrosphire et vu que le froid commence à se faire sentir, accompagnez d’un gou-thé bien méri-thé.