Jacob, Mimmi and the talking dogs, réalisé par Edmunds Jansons et coproduit par Atomart et Letko, est un projet destiné au jeune public qui dénote à la fois par son discours autour de la politique et par son esthétisme léché. Je me devais de vous en parler !
Jacob vit à Riga avec son père, un architecte. Comme le père de Jacob doit partir en voyage d’affaires, Jacob doit passer ses vacances en banlieue avec sa cousine Mimmi , surnommée « je sais tout », et au départ les deux enfants ne s’entendent pas très bien. Le garçon solitaire découvre que les chiens autour de la maison de sa cousine peuvent parler. Dans le même temps, il apprend que Mimmi essaye d’arrêter la construction d’un immeuble moderne dans le quartier. Est-ce que ce groupe d’amis inattendu – Jacob, Mimmi et les chiens parlants – seront assez courageux pour sauver la banlieue du riche Lord Pie, qui planifie de convertir ce lieu romantique en un gratte-ciel en verre impersonnel ?
Ce projet en production est l’adaptation du livre jeunesse Dog Town de l’autrice Lettonne Luize Pastore. Ce projet de long-métrage est adapté par Lisa Gaisa et réalisé par Edmunds Jansons, aussi créateur de la série animée Les Shammies distribuée en France par Dandelooo, et aura une musique composée par Krysztof A.Janczak. La productrice Sabine Andersone du studio Atomart a tout d’abord présenté les deux protagonistes : Jacob et Mimmi. Jacob est l’archétype du jeune héros rêveur qui va devoir apprendre et mûrir durant ses vacances d’été chez son oncle. Mimmi, quant à elle, est plus responsable car elle doit s’occuper de son père, marin au chômage. Elle est aussi investie dans la vie de son quartier en étant force de proposition contre la construction de l’immeuble moderne.
La place du père de Jacob, l’architecte, a volontairement été mis de côté pendant la présentation, même si on peut se douter qu’il finira par jouer un rôle bénéfique ou néfaste dans le projet de construction de l’immeuble. Le traitement de la gentrification est une thématique assez récente en animation et on a pu par exemple le voir évoqué dans l’ épisode « AutoPoto » de la série We Bare Bears créée par Daniel Chong et diffusée par Cartoon Network. La gentrification est un mouvement de population riche vers des quartiers populaires, ce qui en France est souvent associé à de l’embourgeoisement urbain.
Sous son aspect destiné à la jeunesse, Jacob, Mimmi and the talkings dogs évoque un sujet de politique urbaine très actuel, qui est la préservation des quartiers populaires. L’animation traditionnelle possède un effet peint sans contours assez impressionnant sur les personnages et les décors, tandis que les chiens sont animés en papier découpé, ce qui donne à l’ensemble une identité graphique forte. Un travail important de production design a été fourni par Elina Braslina sur les décors de la ville côtière afin de garder l’aspect humain en contraste avec le futur projet de construction. On a vraiment l’impression de s’inviter dans un beau livre.
Le projet est estimé à 1.2 millions d’euros et est soutenu par le Polish Film Institute et le National Film Centre of Latvia. Le public visé est la tranche 6-9 ans, le film sera diffusé dans les salles lettones en octobre 2018. Avec un sujet aussi intéressant et moderne, on peut souhaiter que Jacob, Mimmi and the talkings dogs trouve un distributeur français afin que petits et grands puissent profiter d’une telle histoire.