Après Allah n’est pas obligé et Sidi Kaba, Sébastien Onomo, producteur à Special Touch Studios, revient au Cartoon Movie avec le second projet de long métrage de Denis Do (Funan): Sorya.
Sorya, une jeune Cambodgienne de 17 ans, arrive à Phnom Penh pour travailler dans une usine de textile avec sa meilleure amie, Lida. Avec un rythme de travail infernal et l’interdiction de parler, Sorya n’est pas douée pour la couture, contrairement à son amie qui gravit rapidement les échelons de l’entreprise. Sorya préfère la vie nocturne et la vie urbaine de la capitale. Un soir, elle chante au karaoké dans le bar Lucky. Tout le monde là-bas est captivé par sa voix. C’est le début de son chemin vers la célébrité, mais entre les histoires d’amour, les amitiés brisées puis réparées, le désir et la frustration, d’autres problèmes attendent Sorya qui tente de trouver son chemin dans la vie !
Le projet de film Sorya nous dresse le portrait d’une jeune femme cherchant à s’émanciper de la dureté du quotidien à l’usine de textile par le biais de sa rencontre avec la musique et la découverte de ses talents de chanteuse. Le bar Lucky va devenir un lieu capital dans cette révélation personnelle et professionnelle, tout comme ses rencontres, car Sorya expérimente d’abord le karaoké comme un lieu social pour ensuite être projetée vers la grande scène.
Accompagné de Louise Dubois au scénario, Denis Do précise sa volonté de construire une héroïne qui se cherche au travers de la musique, mais aussi de ses erreurs donnant ainsi de l’épaisseur à son personnage principal. L’ambiance musicale se fera au travers de l’univers pop-rock avec des références à des artistes cambodgiens des années 60 dont l’essor a été interrompu par le régime khmer rouge (Pan Ron, Sin Sisamouth, Ros Serey Sothea). Le courant pop a montré sa persistance et ses déclinaisons ce qui en fera un point d’ancrage intergénérationnel à la découverte du long métrage. On possède tous.tes une part de capital pop musique (même éloignée) qui permet de s’immerger dans cet univers.
La direction artistique menée par Tevy Dubray se décline sur deux ambiances différentes : la ville de Phom Penh de jour avec une forte exposition lumineuse et des couleurs chaudes à l’image du quotidien rude des habitants, puis la nuit où vont grésiller les néons roses et violents apportant à la structure urbaine une dimension onirique. Ces ambiances reflètent aussi l’état psychologique de Sorya tiraillée entre son travail à l’usine et le monde de la nuit où elle prend le plus de plaisir. Au cours de son parcours personnel, elle croise une galerie de personnages diversifiés évoluant au sein de la ville.
Sorya se révèle être un projet prometteur dans l’approche de son héroïne entre réalisation personnelle et drame avec la musique révélatrice de ses sentiments profonds. On peut espérer que ce projet en animation 2D trouve des partenaires de choix afin d’aboutir dans les meilleures conditions possibles.
Le teaser de Sorya est visible ici.