Nouvelle version animée de la bande dessinée japonaise éponyme, ce deuxième film Berserk est une version certes plus condensée en termes de narration mais également plus élaborée dans sa maîtrise technique, mélangeant cel shading et animation traditionnelle.
Forts de succès au combat, Griffith et ses mercenaires de la Troupe des Faucons, reçoivent l’ordre du Royaume de Midland de prendre la forteresse de Doldrey aux mains de l’Empire Chuder.
Si le film gagne en lisibilité et en spectaculaire lors des scènes de bataille, le résultat est toutefois moins heureux lors des moments plus posés, lorsque l’œil peut distinguer la cohabitation des techniques dans l’image. Sinon Berserk reste fidèle à lui-même avec une histoire pleine de bruit, de fureur et de sexe. Avec toujours cette propension à la camaraderie bien virile à la limite de l’homo-érotisme entre son héros, Guts, et l’inquiétant Griffith, l’histoire tourne au drame très appuyé lorsque le premier décide de quitter la Brigade des Aigles et de faire son propre chemin.
Au rayon des points forts on peut toujours garder cette maîtrise de la mise en scène lors des séquences de combats, en permanence lisibles, un character design et une animation traditionnelle très stable. La violence est évidemment présente mais est traitée à l’écran au même titre que le sexe, sans complaisance, malgré les habituelles fulgurances propres au style anime (gerbe de sang, gémissements qui peuvent être dérangeants). De cette bataille de Doldrey émerge donc deux personnages, Guts bien sûr, mais aussi Casca. Nous assistons au début de la chute de Griffith, qui découvre que tout se déroule rarement sans accroc, même lorsqu’un plan est défini. Tout ceci se termine évidemment sur un cliffhanger qui selon les sensibilités ou la connaissance du manga original, sera plus ou moins efficace. Quoi qu’il en soit, ce Berserk 2 est un bon exemple de ce que propose actuellement le Japon en terme d’animation pour un public plus âgé, bien que ce style d’anime tend largement son dos à la critique qui estime que tout cela n’est que « sexe et violence ».