Critique – La reine des neiges, une fête givrée


J’ai eu l’occasion de voir à deux reprises le court-métrage La Reine des Neiges : une fête givrée : d’abord en introduction du film live Cendrillon, puis à Annecy. Les deux fois j’ai eu l’impression d’assister à 8 minutes de fan service, saupoudrées d’intentions commerciales et enrobées d’une belle animation.

En effet, comment ne pas lever les yeux au ciel devant les nouveaux pouvoirs d’Elsa, capable de confectionner une robe sur mesure avec des fleurs coupées de quelques mouvements, magiques, du poignet ? Et comment ne pas rire jaune devant l’apparition des Snowgies, ces versions miniatures d’Olaf, qui feront de si jolies peluches ?

C’est un peu gros, même pour la Disney fangirl que je suis. D’après Chris Buck, co-réalisateur du film et du court-métrage, ils sont nés d’une simple question, “et si il y avait des milliers d’Olaf ?”, et d’une volonté de créer une version plus simple, mais tout aussi mignonne, du personnage.

Le résultat est là, ils sont à croquer. Et on peut pardonner leur aspect commercial, tant ils arrivent à nous attendrir et à nous faire sourire. En revanche, aucune explication n’a été avancée quant à la transformation d’Elsa en créatrice de mode surnaturelle… Qui sait si elle ne nous présentera pas une collection automne-hiver complète dans La Reines des neiges 2.

Les fans seront servis avec Un grand jour, une nouvelle chanson qui occupe la grande majorité du court-métrage. Pour ma part, les premières notes, plutôt prévisibles, m’ont tiré un soupir d’exaspération. Je dois frôler l’overdose musicale, entre l’omniprésence des chansons dans le film et l’occupation de la France par Libérée, délivrée depuis.

De plus, le court-métrage enchaîne les références au film, d’Elsa qui arrive à placer “The cold never bothered me anyway” aux caméos d’Hans et Oaken, en passant par un saut sur le sofa… S’il existait un jeu des sept erreurs entre les deux, il serait bien difficile !

Je suis assez dure avec le court, qui est pourtant bien fait et séduira à coup sur son public. L’animation est irréprochable, et l’histoire prête à sourire plusieurs fois. Il y a même une très bonne idée, celle du fil rouge que suit Anna dans toute la ville pour retrouver ses cadeaux. Un fil conducteur très sympathique, issue d’une idée déjà mise en place par Chris Buck, puisque ce dernier avait utilisé un procédé similaire pour l’anniversaire de l’un de ses fils. Voilà comment un joli souvenir de famille devient un élément scénaristique réussi.

Si j’ai encore du mal à croire le “I love you baby” de Kristoff à Anna, j’ai beaucoup apprécié de voir une princesse au réveil et mal coiffée, bien loin de la scène d’éveil de Cendrillon en 1950. De même, il est agréable de voir une héroïne souffrir d’un rhume alors que l’on croyait le monde des contes de fées exempté de toute maladie. Même si cela lève un nouveau mystère : comment la Reine des neiges peut-elle attraper froid ?

En somme, ce court-métrage plaira aux fans du film, auxquels il est clairement adressé. Et peut-être que, comme moi, vous rirez ouvertement devant Olaf qui prénomme chacun des très nombreux Snowgies : Flocon, Boule de neige, Noël… et William !



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