Critique – Le Journal d’un dégonflé : Rodrick fait sa loi


Un an après le premier film du Journal d’un dégonflé, Disney + a la semaine dernière sorti la suite elle-même adaptée du roman éponyme de Jeff Kinney, Rodrick fait sa loi. Riche de nombreux tomes, la saga jeunesse avait déjà eu l’occasion d’être transposée sur grand écran en live action dans les années 2010, le temps d’en faire une trilogie.

Préparez-vous à découvrir la suite des aventures hilarantes de Greg Heffley, un collégien angoissé et gaffeur. Ce nouvel opus se concentre sur la relation compliquée qu’il entretient avec son frère, Rodrick. Paresseux et indiscipliné, ce lycéen aux cheveux hérissés qui passe beaucoup trop de temps à répéter avec son groupe de rock, Löded Diper, embête son petit frère, mais au fond il l’adore.

Transfuge des restes des œuvres produites in extremis par l’ancienne 20th Century Fox, devenue depuis 20th Century Studios après son rachat par la souris, Le Journal d’un dégonflé s’est trouvé une place sur Disney + en fin d’année 2021, reprenant les livres depuis le début en faisant le choix de les adapter plus fidèlement, libre des contraintes du cinéma.

Rodrick fait sa loi

Confiée à Bardel Entertainment pour ce qui est de l’animation, Rodrick fait sa loi reprend la formule esthétique développée pour le premier film, avec des personnages en 3D adaptés du style très caricaturé de Jeff Kinney évoluant dans des décors éclairés de manière semi réaliste. Si cela fonctionne pour la majorité des personnages, une ou deux exceptions arborent un résultat plus discutable, comme Manny le petit frère ou le grand-père.

Bardel, connu pour ses nombreuses séries animées, pousse ici ses standards de production et fournit un travail honnête mis en scène par Luke Cormican (Teen Titans Go !), malgré une caméra un peu statique qui rappelle tout de même que le genre dominant du film est la sitcom, notre héros, Greg, étant l’utlime outsider à qui il arrive les pires aventures. Certains passages témoignent du talent de Jeff Kinney, ici adapté par Kathleen Shugrue (Les aventures au parc de Tic et Tac), comme cette séquence ubusesque de chasse à l’homme en maison de retraite. Certains aspects ont aussi été remaniés pour coller à plus de modernité, notamment via les smartphones, mais ce serait vous spoiler que de vous parler de la chute qui les implique.

Greg et Rodrick

Contrairement au film live du même nom, cette version de Rodrick fait sa loi possède un discours intéressant sur la fraternité et la redéfinition de la masculinité entre les générations : Frank, le père, s’inquiète du lien entre ses fils, et de la mauvaise influence supposée de Rodrick sur Greg alors que lui-même n’a pas eu ce type de relation avec son propre frère, un état de fait dénoncé même par le grand-père, qui aborde le concept de distance et d’isolation familiale de manière naturelle tout en évitant de tourner la chose au ridicule.

D’une durée de 74 minutes, Rodrick fait sa loi se laisse gentiment regarder et possède, comme son prédécesseur, le potentiel de devenir un classique rendez-vous de Noël si Disney + décide de continuer à adapter la saga de Jeff Kinney, aujourd’hui riche de 17 tomes. De quoi voir loin pour le jeune et torturé Greg Heffley, qui possède un public fidèle chez nous comme aux USA !

Le Journal d’un dégonflé : Rodrick fait sa loi, actuellement sur Disney +.


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