Critique – Les aventures de Rilakkuma au parc d’attractions


Trois après la très douce première saison, Les aventures de Rilakkuma au parc d’attractions, toujours réalisé par Masahito Kobayashi et produit par Dwarf inc., est présente sur Netflix depuis la fin de l’été :

L’adorable Rilakkuma et ses amis savourent une journée pleine de rires et d’aventures dans un parc d’attractions sucrées qui doit bientôt fermer ses portes.

Cette deuxième saison prend le parti d’emmener Rilakkuma et Kaoru accompagnés de leur petite troupe, loin du quotidien de leur immeuble, pour une journée au parc d’attractions. Ce nouveau décor représente aussi l’incursion d’une 3D plus généreuse et visible que pour la première saison, assortie d’une photographie plus lumineuse et artificielle. On ne peut que remarquer ce changement de technique, mais celui-ci rentre dans une esthétique du faux amené par ce lieu de fête. Le numérique peut se percevoir comme le décorum en carton pâte de cette réalité en stop motion. Le fil conducteur de ces nouveaux épisodes s’inscrit dans l’univers du spectacle et ses coulisses, aux conditions parfois difficiles pour ses salariés.

On y découvre Suzune, une idole aux fonctions multi-taches pour le parc, qui se questionne sur sa place dans la société tout en tenant son emploi du temps à bout de bras. Sa trajectoire personnelle rejoint celle de Kaoru dans sa recherche de sens dans sa vie. Aussi, le personnage du mécanicien Eiji apporte son point de vue artisanal sur la conception des attractions, les origines du parc et les évolutions que ce dernier a connu. Seul Pierrot le clown est plus en retrait, coincé par son admiration pour Suzune.

Avec une touche de modernité, la série nous introduit le personnage de la jeune Emiri, pro-gameuse qui a l’ambition de travailler dans le domaine du jeu vidéo. Le sujet est abordé avec justesse, alliant l’amusement avec Rilakkuma et Tokio et le point de vue plus mature de ses parents, figures d’inspirations mais aussi d’incompréhension quant à ses talents. Ces derniers sortent du cliché de la sévérité pour nous montrer une mitigation due à leur histoire personnelle. On poursuit ainsi la thématique des coulisses du spectacle, le fil rouge de cette saison 2 de Rikkuma et Kaoru.

Rilakkuma, l’emblème de la série, reste égal à lui-même en étant motivé par la dégustation de pancakes agrémentés de chantilly et de fraises. Il représente un refuge de calme pour les différents protagonistes croisés dans le parc. Depuis Suzune à Emiri, il leur apporte une parenthèse nécessaire pour avancer dans leur choix de vie. Il devient le capybara au cœur de la trépidation de leur vie moderne et oppressante, et sert comme Korilakkuma et Kiiroitori de facilitateur pour l’action et les émotions de cette nouvelle galerie de personnages.

D’un autre côté, nous avons Kaoru qui se retrouve littéralement coincée dans l’action et ses indécisions autour de son crush pas encore assumé avec son livreur. On peut toutefois espérer que cette pause au parc d’attractions soit salvatrice pour l’héroïne, et ainsi la pousser vers des choix plus affirmés vis à vis de son travail et de sa qualité de vie.

Bien que dans un cadre loin du quotidien, Les aventures de Rilakkuma au parc d’attractions perpétue l’introspection présente dans la saison précédente sur ses nouveaux personnages et expérimente plus : une intrigue plus feuilletonnante signée Takashi Sumita (Sumikko Gurashi – Good to be in the Corner) et Makoto Ueda (Le Mystère des Pingouins) mais aussi plus d’ambition visuelle, donc de l’outil numérique au sein de sa création. On souhaite que cette saison propulse Kaoru vers des choix audacieux en espérant qu’une troisième saison soit programmée sur la plateforme. En attendant, laissez-vous porter par cette parenthèse festive avec ce charmeur de Rilakkuma !

Les aventures de Rilakkuma au parc d’attractions, actuellement sur Netflix.


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