Critique – Silence Moteur Animation – L’Art de L’Animation Brésilienne


Pour commencer, faisons un point Vis ma vie à Annecy : pour cette séance, j’ai eu la mésaventure d’attendre une heure avant que le documentaire ne commence. La She-Hulk qui est en moi bouillonnait TRÈS fort ! Vous imaginez que chacun a un planning au cordeau et que ce type de retard a un impact sur le reste de la journée. Du coup, j’ai passé ma séance en mode Grumpy Cat, groumphf ! J’ai appris par la suite que les projecteurs avaient eu des soucis techniques tout l’après-midi et que j’étais loin d’être la seule touchée. Les aléas des festivals…

L’animation brésilienne apporte des histoires riches et stimulantes et les personnages qui ont construit le chemin jusqu’à nos jours.

Heureusement, le temps a passé, She-Hulk et moi on a fait la paix et je vais pouvoir vous parler la tête froide de Luz, anima, ação, ou en français : Lumière, animation, action d’Eduardo Calvet.

Point 1, La Lumière : le documentaire remplit avec aisance la mise en avant d’une animation brésilienne méconnue et par ça, je pense notamment à tout ce qui concerne les artistes undergrounds qui ont eu l’opportunité de témoigner pour ce projet. Aussi, la présence de ce film hors compétition appuie la volonté du festival d’éclairer le public au sujet de l’animation latino-américaine, déjà récompensée l’année dernière avec Rio 2096 : Uma Historia de Amor e Furia de Luiz Bolognesi.

Point 2, Animation : dans sa volonté de bien faire, Eduardo Calvet a cherché à couvrir un maximum de formes d’animation différentes et on ressort de la séance en ayant appris une (trop?) grande quantité d’informations. En effet, le documentaire couvre une période historique large, depuis les années 30 jusqu’à nos jours.

Au détour des interventions, on peut noter la présence de Carlos Saldanha, réalisateur de Rio ainsi qu’Alê Abreu, celui du Le Garçon et le Monde, Cristal du long métrage et Prix du Public cette année. L’objectif pédagogique est largement atteint, même si cela se fait au dépend de la forme, à mon avis trop scolaire.

Point 3, Action : c’est là que la souplesse brésilienne disparaît, à mon grand désarroi. Le long métrage est divisé en chapitres et on assiste à une succession de témoignages dans un cadre très formel. Cette forme très répétitive étrique les informations au lieu de les faire vivre dans le cerveau du spectateur. Au vu du sujet, j’avais espéré un traitement plus libre en accord avec ce qu’inspire le cinéma d’animation brésilien actuel.

Lumière, animation, action est un documentaire dans sa forme la plus classique, mais qui manque d’une vision plus ludique. Si vous le voyez en toute innocence sur le sujet, vous aurez un panorama enrichi du cinéma d’animation brésilien, je n’en doute pas une seconde ! Si vous avez une expérience en documentaire artistique, vous vous y ennuierez, la forme ne transcendant pas le travail de recherches présent à l’image.

Allez- y, mais tranquillement. Avec le plaid et le chocolat chaud.



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