« Dog Man » : Peter Hastings nous livre quelques secrets


Alors que Le Robot Sauvage sort tout bientôt (et cette fin de semaine pour les avant premières publiques dans toute la France), Universal Pictures France et DreamWorks Animation nous dévoilent les premières images de leur prochain long métrage, Dog Man, adapté du livre de Dav Pilkey édité chez Dupuis.

Lorsqu’un un policier et son fidèle compagnon de la brigade canine sont tous deux blessés en service, une opération chirurgicale aussi insensée que miraculeuse les lie à jamais et donne naissance à celui qu’on appellera désormais Dog Man. Ce dernier est depuis aussi appliqué à servir son pays qu’à rapporter ce qu’on lui lance, s’asseoir sagement ou se rouler par terre. Il s’évertue à faire ses preuves sous cette nouvelle identité pour mieux impressionner son supérieur tout en mettant fin aux exactions du tristement célèbre Petey the Cat. Jamais à court de mauvaises idées, le félin n’a récemment rien trouvé de mieux que de se cloner lui-même afin de doubler sa capacité à commettre des infractions. Mais les choses vont se compliquer lorsque Lil Petey, son tout jeune clone, tombe entre les griffes d’un ennemi commun. Pour sauver le petit chaton, à contrecœur chien et chat unissent alors leurs forces dans une course contre la montre survoltée. L’occasion pour eux de découvrir que les liens familiaux sont capable de rassembler les ennemis les plus hostiles.

La découverte de la bande annonce de Dog Man est une excellente surprise à la fois par son rythme comique et son esthétique mêlant animation 3D et traits enfantins. Le long métrage semble embrasser les codes des films d’actions au service du fun. Je pense qu’on a besoin de se détendre en ce moment. J’ai pu échanger avec Peter Hastings, réalisateur et scénariste, sur le film qui sortira en salles le 9 avril 2025.

Quelle est votre histoire avec le projet Dog Man ? Comment êtes vous arrivé sur le film ?

Peter Hastings : J’avais déjà fait une série télévisée pour DreamWorks Animation avec comme héros Capitaine Superslip, elle-même dérivée du film Capitaine Superslip. C’est lors de la conception de cette série que j’ai développé une bonne relation avec l’auteur Dav Pilkey, ce qui a débouché sur Dog Man – le principe des livres Dog Man est qu’ils sont écrits par les deux enfants de Capitaine Superslip, Harold et Georges – mais nous en faisons ici en quelque sorte une entité séparée, mais comme j’avais déjà travaillé avec Dav, j’étais très enthousiaste à l’idée d’adapter cette série de livres, de continuer à travailler avec lui, sa sensibilité, son sens de l’humour, son cœur et ses émotions et sa façon de travailler avec les autres. Ce sont autant d’éléments auxquels je m’identifie et que je suis très heureux d’intégrer dans le film Dog Man.

Le personnage de Dog Man est assez particulier en étant muet, c’est un humain qui agit comme un chien. Était-ce compliqué d’avoir un tel personnage mis en avant pour un long métrage ?

Peter Hastings : Vous savez, Dog Man ne parle pas avec des mots mais il est certainement expressif comme n’importe quel chien. C’est l’une des grandes choses à propos des chiens c’est que, que ce soit vrai ou non, nous ressentons leurs émotions et ils sont si intéressés par nous, par les gens, qu’ils font preuve d’une grande loyauté.

Dog Man s’exprime donc, comme le font les chiens, par des bruits, des grognements, des aboiements et tout ce genre de choses. Il y a un moment où l’on se dit qu’il va être difficile de faire cette scène si le personnage ne parle pas, mais heureusement, nous avons un groupe de personnages qui aiment aussi beaucoup parler autour de lui. Le chef de la police, par exemple, pour qui travaille Dog Man, est très doué pour parler et couvrir des conversations entières à lui tout seul.


Il est joué par Lil Rel Howery, qui est formidable et super drôle, donc je pense que lorsque j’écrivais le film, il y a eu des moments où j’ai dû changer une scène parce qu’elle allait être difficile à faire avec un personnage muet, mais nous avons trouvé beaucoup de moyens de rendre Dog Man comme n’importe quel chien, très expressif, et c’était donc un petit défi, mais sa personnalité a vraiment porté le film pour nous.

Entre le commissaire de police qui crie, la course-poursuite et la ville bruyante. On retrouve les tropes des films d’action et buddy movies, comment les avez-vous détourné pour l’écriture du film ?

Peter Hastings : Oui, il y a certaines choses sur lesquelles nous nous sommes penchés, et la bande-annonce présente bien le genre du film policier et le fait de le prendre au sérieux. C’est l’un de mes styles d’humour préférés, qui consiste à faire quelque chose de stupide tout en le prenant très au sérieux, et la bande-annonce a vraiment ce sentiment, au début, et il y a beaucoup de ce type d’humour dans le film.

Donc oui, il y a certains tropes des films policiers, vous savez, le chef qui crie et tout ce genre de choses pour moi. J’adore me plonger là-dedans, mais en y ajoutant toujours quelque chose ou, comme vous l’avez dit, en le détournant un peu, pour les détourner de manière à ce qu’on les reconnaisse, mais qu’ils restent frais et amusant.

Parfois, je travaille avec des gens qui me disent  » Oh, on peut faire ce truc  » et je leur réponds que c’est un peu la version cliché, que si on pouvait en faire une blague, si on pouvait le retourner, on pourrait le faire ”, pour qu’on comprenne la référence de la blague mais que ce soit aussi nouveau et frais.

L’un des aspects les plus amusants du sens de l’humour dans Dog Man est que nous pouvons jouer, il n’y a pas beaucoup de règles, ce qui nous donne la liberté de faire des petites blagues un peu partout et des choses comme ça sans perturber l’histoire et tout en maintenant une cohésion forte. A ce titre la bande-annonce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Avec Dog Man, il y a tellement de choses géniales que j’ai hâte que les gens voient, donc c’est un avant-goût, c’est une mise en place, c’est un avant-goût et il y a tellement d’autres bonnes choses à venir avec le reste du film.

La bande annonce révèle un mélange entre une animation 3D et une esthétique de crayon Crayola. Comment avez-vous travaillé à cet équilibre ?

Peter Hastings : C’était très intentionnel et c’est en grande partie dû au fait que lorsque vous entrez dans les livres et que vous vous demandez pourquoi ces livres fonctionnent, vous vous dites que l’histoire est drôle, qu’il y a des blagues amusantes et des émotions, mais qu’il y a une innocence dans l’apparence et parce que c’était la prémisse, les idées, que c’était fait par des enfants de dix ans, c’est une grande partie du charme et de l’attrait de ces livres.

Il était donc très important pour moi de conserver cela et de trouver comment le faire, et le style que nous avons trouvé s’appelle « fait main haut de gamme ». Il s’agissait donc de conserver cette impression que le travail avait été fait à la main, mais l’un des trucs que nous avons fait, c’est que nous avons pu faire des lignes tordues et des textures avec des coups de pinceau et d’autres choses comme ça.

C’est donc très clairement fait à la main, mais nous avons souvent utilisé les CGI pour créer des reflets fidèles au matériaux. Ainsi, si vous avez un bureau en bois et que vous le peignez à la main, il a l’air d’être peint, mais le reflet qui s’en dégage ressemble à du vrai bois ou à du vrai métal, et c’est ainsi que nous sommes capables de réunir ces deux choses et conférer cette sensation réaliste cohabitant avec le côté « fait main ».

Le design des personnages est généralement très simple et encore une fois, il ne s’agissait pas de réimaginer Dog Man mais d’étendre ce style graphique. Ainsi, tous ceux qui sont familiers avec le style des livres seront très satisfaits de l’aspect et de la sensation du film, qui est fidèle aux livres, mais étendu et beaucoup plus grand.

Était-ce un défi d’agrandir le public du livre par le biais du film ?

Peter Hastings : Oui, c’est un défi, mais vous savez, il s’agit vraiment d’établir ce que vous voulez ressentir, et c’est finalement assez simple, c’est comme si vous étiez assis dans une salle de cinéma et que la question est posée : « Que voulez-vous ressentir ? » et lorsque tous les membres de l’équipe comprennent cela, ils se surpassent vraiment pour que cela fonctionne.

Il est également très important pour moi que ce film convienne à tout le monde. Je ne fais pas quelque chose pour un enfant que je ne connais pas. Je veux dire… je le fais aussi pour lui, mais il s’agit de faire ce film pour tout le monde, pour que moi-même je l’aime, que celleux qui travaillent dessus l’aiment aussi, que les parents qui emmènent leurs enfants l’aiment. Il est important qu’il soit agréable, très émouvant, et que ce soit une bonne sortie en famille, que ce film plaise à tout le monde.

Merci pour vos réponses.


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