Qui a dit que Folimage ne produisait que des œuvres à destination du jeune public ? Féroce, réalisé par Izù Troin, est présent en compétition dans la section court-métrages suisses du Neuchâtel International Fantastic Film Festival. La bataille promet d’être rude et sans pitié. Mais que vaut Féroce ?
Après avoir été kidnappé dans son appartement, un jeune cadre d’entreprise se réveille en pleine forêt. Il se retrouve alors traqué par un mystérieux chasseur.
Scénarisé par Alain Gagnol (Phantom Boy) sur une idée d’Izù Troin, l’histoire reprend le principe des Chasses du Comte Zaroff, où le but est avant tout de survivre. La figure du chasseur qui hante ce jeune cadre évoque ces bandits des westerns spaghetti avec leurs immenses chapeaux et en plus, il sait viser. La nature est l’autre ennemie, aussi englobante que menaçante.
D’ailleurs, le travail sur les décors fourmille de détails peints, donnant aux arbres et à la lumière un caractère anxiogène. Cette course-poursuite est bercée par une musique aux accents Carpentériens composée par Rob (Seuls, Horns) qui apporte une vibrance fantastique, laissant ainsi planer le doute sur le rêve ou la réalité de cette chasse. Sur une durée de quinze minutes qui semblent en durer dix, la narration est directe et bien tenue, on ne s’y ennuie pas et le suspens garde les sens en éveil.
Seul compétiteur en animation, Féroce va devoir se frotter à des concurrents les plus originaux les uns que les autres. Espérons qu’il tire son épingle du jeu ! Vous pouvez voir le court-métrage en VOD sur Viméo. Aussi présents au NIFFF dans la section Fantoche, vous pourrez retrouver La Moufle de Clémentine Robach et Les hérissons en ville de Evalds Lacis, deux courts-métrages que je vous recommande chaudement.