Immersion dans les coulisses de la trilogie Dragons, la nouvelle expo du musée Art Ludique


Après avoir essuyé une sérieuse déconvenue logistique et un conflit financier, le musée Art Ludique, qui nous avait proposé depuis 5 ans de très belles expositions (Pixar, Blue Sky, Ghibli, Aardman…) a été contraint de fermer ses portes pour une durée indéterminée. En attendant de dénicher dans Paris un nouvel espace adéquat, l’équipe du musée n’abandonne pour autant pas ses projets. La première exposition organisée hors les murs est consacrée à nulle autre œuvre que la trilogie Dragons des studios DreamWorks, et est encore visible jusqu’au 24 février.

L’entrée de l’exposition Dragons.

Depuis le 31 janvier, sous le nom « L’épopée artistique de la trilogie Dragons », la nouvelle exposition du musée Art Ludique se propose de retracer le parcours d’adaptation et de création des films de la franchise Dragons, inspirés de la série de livres jeunesse de l’autrice Cressida Cowell. On peut y admirer de très nombreux dessins originaux et peintures numériques de recherches personnages, décors, storyboards etc. réalisés par les artistes ayant collaboré à la réalisation des trois films.

La première salle de l’exposition.

Ces œuvres sont réparties dans quatre salles d’exposition au rez-de-chaussée d’un hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris, qui se succèdent en enfilade et proposent une lecture chronologique des travaux présentés. Ainsi les deux premières salles se concentrent sur les prémices des recherches graphiques pour le premier opus de la trilogie, l’univers et le ton de l’histoire ainsi que l’aspect de l’île de Berk. Les décors de Pierre-Olivier Vincent y tiennent une place importante, tout comme les exceptionnels character designs de Nico Marlet, d’une finesse remarquable et regorgeant de détails. Y est également exposée une suite de dessins de storyboard de Chris Sanders pour la scène « Forbidden Friendship » dans laquelle Harold et Krokmou tissent un début d’amitié.

Un storyboard de Chris Sanders.

Le visiteur découvre ensuite l’évolution des personnages dans le second film, ainsi que les recherches personnages des nouveaux protagonistes qui apparaissent dans cette suite. Encore une fois, le travail minutieux sur les décors et les ambiances lumineuses est fascinant et prend toute son ampleur au sein de cette salle. Et puis, sur un petit pan de mur, se révèle un trésor : trois dessins sur papier vélin de la main de Dean DeBlois lui-même, représentant les mécanismes de la prothèse de Harold et de son épée inflammable Inferno.

Peintures numériques, décors et recherches personnages pour Dragons 2.
Dessins de Dean DeBlois.

Enfin, la quatrième salle est entièrement dédiée au troisième et dernier film, présentant entre autres concept arts de la Light Fury et recherches personnages pour les nouveaux looks et armures des protagonistes, une séquence storyboard animée de la scène « Third Date » entre Toothless et sa nouvelle amie.

Concept arts et recherches pour la Light Fury.

L’exposition bénéficie d’une scénographie chaleureuse qui met en valeur les œuvres présentées. Par ailleurs, l’espace est ponctué d’éléments décoratifs participant à l’immersion du visiteur : des tapisseries-tentures sont accrochées par endroits, des mini boucliers vikings soulignent le plafond… et certains murs peints apportent une touche de chaleur, et s’harmonisent avec les dessins et peintures exposés pour créer une certaine beauté visuelle.

À noter qu’elle est enrichie de nombreux écrans qui transmettent en continu des interviews réalisées à l’occasion de cette exposition pour le public français : Dean DeBlois, Brad Lewis, Pierre-Olivier Vincent ainsi que d’autres artistes évoquent les métiers du cinéma d’animation, les enjeux de création de la trilogie Dragons, et même Cressida Cowell apparaît plusieurs fois pour présenter le contexte d’écriture de ses livres et les thématiques qui lui sont chères.

Harold, dessiné par Nico Marlet.

Cette exposition, attendue par tous les passionnés de cinéma d’animation depuis l’ouverture du musée, arrive à point nommé pour souligner le point final d’une saga animée inoubliable. Un seul regret : que cet événement n’ait pas pu bénéficier de l’espace de la Cité de la Mode, qui aurait sans nul doute permis une scénographie encore plus ludique et aboutie. En contrepartie, le plaisir de retourner plusieurs fois contempler cette exposition gratuite est un luxe qui ne se refuse pas. Plus que quelques jours pour en profiter avant la prochaine exposition ! Merci Art Ludique !Photos © Camille D.


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