C’est la rencontre entre un réalisateur français qui raconte des histoires de corps, et une main qui se réveille dans une fac de médecine, à la recherche du reste de son existence. Jérémy Clapin nous présente J’ai perdu mon corps. Une introspection intime et une folle péripétie où la main aux allures de « chose » erre dans la ville, entre souvenirs et quête viscérale. Avec les studios Xilam de Villeurbanne, le réalisateur et son équipe touchent au plus sensible de l’animation. Rendre vivant et expressif l’inintelligible. Comment insuffler une émotion sans visage ?
À Paris, la main tranchée d’un jeune homme s’échappe d’une salle de dissection, bien décidée à retrouver son corps. Au cours de sa cavale semée d’embûches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec lui, jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.
Dans un reportage pour France Télévisions, Jérémy Clapin parle de son envie de travailler les codes de la sensibilité et de la personnalité. Attaché à la bande dessinée, il conserve le dessin en 2D pour sa « poésie et [son] dynamisme » et opte pour la 3D pour un point de vue « main » plus proche, plus sensible, plus intime.
Au-delà d’un cheminement entre étrange et microcosme profane, on peut s’attendre à des dialogues philosophiques et une poésie quotidienne sur le sens des existences qui nous traversent et nous animent. Se perdre pour mieux se retrouver, c’est là que réside la quête de l’intime quand on se sent dépossédé de soi et qu’il faut malgré tout aller de l’avant. J’ai perdu mon corps rejoint le programme de la semaine de la critique à Cannes, ainsi que la sélection en compétition d’Annecy. On trépigne d’impatience…
* Depuis sa sortie en salle, retrouvez Camille et son éloquente critique pleine de poésie du film !