Critique – Le Chat Potté


Le Chat Potté est apparu pour la première fois en 2004 dans Shrek 2. Inspiré du Chat Botté de Perrault, croisé avec Zorro, il y retrouve son ennemi légitime l’ogre, puisqu’il est engagé par le père de Fiona pour assassiner Shrek. Le succès du personnage a tout de suite lancé le projet d’une suite direct-to-video, mais le phénomène généré par la saga Shrek a transformé ce spin-off en long métrage pour le cinéma.

C’était bien avant que notre mythique Chat Potté ne croise la route de Shrek… Le légendaire félin, et non moins redoutable amant, s’était alors embarqué dans un périple riche en rebondissements, avec la ravissante et rusée Kitty Pattes de Velours et Humpty Alexandre Dumpty, véritable « cerveau » de l’opération. Leur objectif : s’emparer de la fameuse Oie aux Œufs d’Or pour sauver la ville où le Chat Potté a grandi. Voici l’histoire véridique du Chat, du Mythe, de la Légende et… des Bottes !

Le Chat Potté est en réalité un prequel, puisqu’il se déroule juste avant la rencontre entre Potté et l’ogre vert. Il est réalisé chez Dreamworks par Chris Miller (réalisateur de Shrek le troisième) avec les voix de Salma Hayek et Antonio Banderas. La musique au début du film est très similaire à celle du film Le Masque de Zorro dans lequel jouait Banderas. Clin d’œil ou très très forte inspiration de la part du compositeur Henry Jackman ?

En réalité, si le félin signe d’un P à la pointe de l’épée, ce n’est pas pour « Potté » mais bien comme « Puss » de Puss in Boots, la traduction anglaise du Chat Botté du conte. Seulement, lors de la première rencontre entre Potté et Shrek, il grave la lettre P sur un arbre. Détail qui a contraint, dans la version française, à lui donner un nom commençant par un P. Alors, en référence à son grand chapeau, il sera renommé le Chat Potté / « Chapeau-té ». De plus, dans la saga Shrek, Potté est censé mesurer 90 cm (bottes comprises) pour compenser la différence de taille avec Shrek qui lui mesure plus de deux mètres de haut. Or, dans le nouveau film pas de géants à l’horizon. Du coup, Potté retrouve une taille de chat « normale » !

Le spin-off revient sur les origines de Potté, l’histoire qui a fait de lui le félin que l’on a connu dans Shrek 2. Pour cela, les scénaristes l’ont plongé au cœur de Jack et le haricot magique, mais sans Jack (enfin sauf si c’est lui qui croise la route de Potté en prison). On retrouve néanmoins les haricots, le plant vert qui monte jusqu’au pays des géants, le château du géant, l’oie aux œufs d’or… Bref tous les éléments du conte, sauce Potté. D’ailleurs si la scène du haricot géant peut rappeler celle de Mickey et le Haricot magique, on abandonne la comparaison quand les personnages du film se mettent à parler comme des « personnages de dessin animé » – dixit le film – bourrés à l’hélium ! Autre clin d’œil à Zorro quand Potté déchire un tissu en traçant son P, comme Zorro son Z dans le film cité plus haut.

L’humour et l’aventure sont omniprésents, ce qui rend le film très agréable à suivre. Potté est, comme d’habitude, irrésistible. En revanche je commence à me demander s’il n’est pas schizophrène, entre le don juan, le héro sans attaches et le chacha-tout-mimi qui se succèdent sans cesse ! Ses interactions avec Kitty Patte de Velours sont toujours drôles, et ne manqueront pas de vous charmer. Je n’en dirais pas autant pour Humpty Dumpty, son frère de cœur. Sérieusement, comment les scénaristes ont pondu cet œuf là ? C’est le personnage antipathique par excellence. Il m’a tapé sur les nerfs tout le long du film.

Et que dire du couple de malfrats qui possède les haricots si ce n’est qu’il tient plus du mauvais cliché que de la parodie. Bourrus, moches, grands et gras, se déplaçant en tank et s’exprimant à coup de flingues… J’avais comme une envie de les enfouir dans les sables du désert avec l’œuf. Surtout que quand arrive la fin, décevante scénaristiquement, on se dit que sans eux ça aurait été pareil. Le dénouement tourne l’intégralité du film en grosse farce, celle que l’on craint quand on commence à saisir les intentions des différents personnages, et oui, ils – Dreamworks – l’ont fait. Un grand n’importe quoi.

Le film est impeccable visuellement. Une animation excellente, des plans originaux (un découpage façon bande dessinée de l’écran, un peu comme la scène des caisses dans Madagascar) et un Chat Potté toujours aussi craquant. Dommage qu’il ne sorte pas de l’écran ! En revanche j’ai été déçue par le scénario, prévisible. Ce qui n’est pas un mal, sauf dans le cas d’un final grotesque. J’en attendais plus. Reste l’humour et le duo Potté/Kitty !



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