Je vous ai, jusqu’à présent, fait découvrir des films d’animations particuliers mais toujours avec un intérêt sur le fond. Aujourd’hui, préparez vous à entrer dans un univers pour le moins nanar !
Essayons de résumer Cristal Triangle : Koichiro, archéologue et prof de son état, est en pleine mission au Moyen-Orient avec une collègue blonde, Juno, qui se révèle être agent de la CIA. Après avoir fait exploser le site archéologique (normal, quoi !), Koichiro et Juno sont pris en chasse par des hommes armés et vu qu’ils ne sont visiblement pas si pressés, ils s’arrêtent au milieu du désert pour prendre du bon temps.
De retour au Japon, notre héros retrouve ses élèves/potes et c’est alors qu’une jeune fille du nom de Kimiko lui demande de retrouver son père. En plus, elle a en sa possession un précieux autant que mystérieux artefact en forme de cube. Koichiro décide donc de l’aider, tout en la draguant lourdement.
Koichiro, autour de qui tourne tout ce petit monde, est un mélange entre Nicky Larson, un Indiana Jones de dos et un peu de Chuck Norris. Je crois qu’il est aussi archéologue que moi, en fait. Pour tout vous dire, à chaque site qu’il découvre, il s’en tamponne de l’UNESCO et de la protection du patrimoine de l’Humanité. Quand il n’arrive pas à ouvrir une porte, il prend un lance roquette, what else ?
Tous les personnages sont bien entendu écrits avec la même délicatesse, ce qui donne des scènes totalement absurdes. On assiste même à un ultime moment, où le héros insulte ses copains d’idiot alors que lui ne s’est pas foulé un neurone depuis le début de l’intrigue. Fou rire garanti !
Il faut quand même que je vous parle du principal antagoniste : le Grand Grigori Yefimovich, descendant de Raspoutine. Monsieur descend un hélicoptère à mains nues. Oui, c’était juste pour cette anecdote, elle résume tellement bien le personnage.
Pour ce qui est de l’intrigue, elle passe de la quête « archéologique » pour aller vers du mystico-extraterrestro-blabla saupoudré d’explosions que n’aurait pas renié Michael Bay. Un énorme délire sans fin dont découle une forme de désintérêt pour l’histoire, vu que nos héros courent dans tous les sens, on finit vite par oublier pourquoi.
Parmi les choses qui m’ont permises de rester éveillée, il y a la version française qui est juste divine dans son genre. Le comédien de doublage Vincent Ropion, connu pour sa voix dans Nicky Larson, donne toute une dimension humoristique à cet idiot de Koichiro. On reconnaît aussi une touche rappelant feu Maurice Sarfati pour les personnages de second plan, c’est donc un mélange de nostalgie et d’humour qui a rendu ce visionnage supportable pour moi, quelque chose qui a surement à voir avec une direction du doublage due à Phillipe Ogouz.
Pour parler plus sérieusement de l’animation, elle fait partie de la tranche haute au niveau de la qualité pour l’époque (1987). L’avantage d’avoir des personnages qui courent et évitent des bombes pendant 86 minutes c’est qu’on puisse apprécier le travail qui a été fourni sur les mouvements de ces derniers.
La plupart des décors sont imposants, ainsi à la destruction de chaque set, on assiste à des moments brillants dans leur conception. Et c’est sans surprise que l’on découvre que l’animateur clé de cet OAV n’est autre qu’Hideaki Anno !
Cristal Triangle est avant tout une expérience nanarde, il faut, comme le souligne le sous-titre français, être bien « A la recherche de la force pour survivre » pour rester accroché à l’histoire.
Les copies du film étant extrêmement rares, vos étrennes pourraient aisément y passer pour profiter de quelques beaux moments d’animation. Alors pour vous envoyer du rêve, je pose la bande annonce ci-dessous.