« Alice » de Jan Švankmajer est de retour en salles


Remasterisé en bonne et due forme, Alice de Jan Švankmajer est de retour en salles depuis hier grâce au distributeur Malavida, l’occasion de revenir sur ce long-métrage du maitre tchèque de la stop motion, qui utilise tous les trucs et astuces du cinéma pour raconter cette réinterprétation du classique de Lewis Carroll.

Alice, très librement inspiré du célèbre livre de Carroll, conte une balade au pays des rêves, parfois teintée de cauchemars. Dans la chambre de la jeune fille à la chevelure blonde, un lapin blanc empaillé se réveille. Il casse la cage en verre et prend la fuite. Alice part à sa poursuite…

Sorti en 1988, Alice est le premier long-métrage de Švankmajer, et le cinéaste fait appel à toutes les méthodes possibles pour mettre en scène cette interprétation surréaliste du conte original : images live, stop motion, papier découpé, collage… Après quelques minutes, la question de la fabrication de ce que l’on voit finit par disparaitre pour simplement apprécier les images qui nous sont proposées, toujours renouvelée par des situations et des personnages curieux tirés de l’œuvre de Carroll.

Notre pauvre Alice est ici malmenée (et se malmène elle-même) et souffre de plusieurs chocs à la tête qui rendent la répétition d’un comique slapstick, sans parler des courses poursuites et affrontements avec le lapin et sa horde de créatures aux crânes apparents. La créativité surréaliste des apparences des personnages du conte fait aussi merveille, et les techniques employées rendent les effets très tactiles, habillé d’une texture à la fois naturelle et très évocatrice d’une errance onirique. Autant de qualités qui n’ont pas échappé au jury du Festival International du film d’animation de 1989, qui l’ont récompensé du Grand Prix du long métrage.

Magnifiquement remastérisé, Alice semble n’être pas plus vieux que La Casa Lobo (sorti en 2018), et la qualité du travail de restauration ajoute encore à l’intemporalité de la mise en scène de Švankmajer, qui a essaimé dans nombre de films subséquents comme ceux des frères Quay ou encore plus récemment le Mad God de Phil Tippett.

Sorti le 28 février dans les salles françaises, n’hésitez pas à réclamer le très informatif dépliant à la caisse de votre cinéma pour en apprendre plus sur le film et sur l’œuvre de Jan Švankmajer !


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