Cacher la mort ne la fait pas disparaître. Une petite fille souffre des silences adultes et se sent dépouillée de son droit au deuil. Devenue adulte, elle explique les gestes tendres qui la lient aux morts.
Quelle est la dernière image que vous avez eu d’un être cher qui s’en est allé ? C’est ce que le court-métrage Ce qui résonne dans le silence vous propose de raconter. La prise de conscience des corps éteints, de ces pierres tombales que deviennent les peaux sans vies. Et ce qu’on ne voit que trop peu : le métier des préparateurs des corps, qu’on appelle aussi « maquilleu.r.ses funéraires ». Ces âmes anonymes qui permettent la reconstruction de l’intimité décédée, pour refaire un lien défait. Il est réalisé par Marine Blin (issue de La Poudrière, ayant réalisé deux segments d’En Sortant de l’école en 2014 et travaillé sur l’animation du très récompensé Moutons, loup et tasse de thé). L’animation s’esquisse entre pastels flous de l’enfance et crayonnés réalistes. Les métaphores sont douces et les instruments à cordes s’harmonisent en émotions fragiles. La voix de Saâlla Kitar vous accompagne avec son propre récit et de ses propres interrogations. Témoin des silences des proches endeuillés. Ces pensées automatiques et intenses qu’on forme en images ou en mots. Qu’est-ce qu’on retient de l’absence à peine expliquée ? Qu’est-ce qui résonne dans le silence après les questions aux réponses abstraites ? Le court-métrage, produit par Papy3D (Raymonde ou L’évasion Verticale, Sororelle) a été animé au studio Train-Train. Il est disponible gratuitement via Arte pour la prochaine année. En sélection officielle au prochain Festival International d’Animation d’Annecy ainsi qu’actuellement au Festival national du Film d’Animation de Rennes, nous lui souhaitons le meilleur accueil possible, que sa poésie et sa sincérité touchent le maximum des vivants. Que résonnent ensemble la douceur de nos silences.