Critique – La Guerre des Dieux


Après New Gods : Nezha Reborn, Light Chaser Animation prolonge l’univers New Gods réinterprétant les grandes figures mythologiques chinoises avec La Guerre des Dieux (New Gods : Yang Jian), toujours réalisé par Zhao Ji et présent hors compétition au Festival International du Film d’animation d’Annecy cette année.

Autrefois considéré comme un dieu puissant, Yang Jian a été réduit à la condition d’un tueur à gages déchu. Sa vie bascule le jour où une femme énigmatique lui propose une mission qui le force à reprendre du service. Il doit à nouveau faire face à son passé pour combattre ses anciens démons. La lutte entre Yang Jian et les créatures mystiques sera sans merci, au risque de perturber l’équilibre de leurs mondes. Une course contre la montre pour sauver le destin de leurs univers.

New Gods : Nezha Reborn, arrivé chez nous sur Netflix, avait suscité un regret : celui de ne pas avoir pu profiter du film sur un écran de cinéma, tant le travail de Light Chaser Animation fut techniquement impressionnant. C’est donc avec joie que ce passage annécien, assorti de la nouvelle d’une sortie en salles française via KMBO, nous a permis de découvrir La Guerre des Dieux dans toute sa splendeur.

Dire que le métrage de Zhao Ji est beau est un euphémisme : depuis les nombreux décors fantastiques, les chorégraphies de combat ou de danse qui rappellent les wuxia de la grande époque ou encore une musique un peu jazz et rock dont la modernité confèrent un nouveau souffle à ce cette relecture de ce personnage mythique.

Tout comme dans New Gods : Nezha Reborn, ce film démarre sur un genre plus éloigné de la fresque épique avant de s’en rapprocher graduellement, et c’est ici une version fantasy de Cowboy Bebop qui embraque le spectateur, entre traque ratée et clients masqués à la poursuite de macguffin mythiques qui contribueront à la suite de l’histoire. A priori rien de révolutionnaire, mais tout est suffisamment bien rythmé et clair pour passer un excellent moment.

Hélas, à l’image du film précédent, on retrouve ce même resserrement narratif entre les protagonistes au profit du drame interpersonnel, ce qui rend les enjeux en effets plus forts et les trahisons plus blessantes, mais par incidence fait rétrécir les mondes présentés lors de la première heure, quels que soient leur beauté.

Certaines séquences de La Guerre des Dieux resteront imprimées dans vos rétines, telles celle de la danse en suspension, ou celle du piège magique du parchemin, dont l’esthétique peinte ajoute à la gravité de la narration à ce moment-là.

Ce type de morceaux de bravoure permet de compenser les défauts toujours présents dans les productions Light Chaser Animation, comme un modelage des personnages encore un peu trop stéréotypé, bien que la diversité de corps et d’apparences commence enfin à être présente, bien que le champ pourrait être encore repoussé. On ne boudera tout de même pas la galerie de personnages secondaires, depuis les trois sbires du maitre Yudding jusqu’aux compagnons d’infortunes de Yang Jian.

Enfin, une mention spéciale pour la musique composée par Guo Haowei et la gestion du son par Gary Chen, qui accompagnent les effets visuels avec une maitrise qui est à l’heure actuelle inégalée. De nombreux studios devraient en prendre de la graine.

La Guerre des Dieux, actuellement en salles via KMBO.



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