Critique – Les Croods


Apeurés par l’extérieur, Grug et Ugga, leurs enfants Eep, Thunk, Sandy et leur grand-mère Gran constituent la famille que l’on appelle Les Croods, caverneux qui vivent depuis longtemps dans une grotte. Eep, adolescente rebelle, fait le mur et rencontre un soir Guy, un jeune rêveur à l’allure dégingandée. Ce dernier la prévient de la fin du monde qui serait imminente. Eep pousse alors sa famille à sortir afin de se sauver de la catastrophe. Il s’ensuit leur périple, guidé par Guy vers une terre plus prospère.

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La rumeur laissait présager un film similaire à un Age de Glace mais pourvu de protagonistes humains. Heureusement il n’en est rien, le film est bien construit et les personnages travaillés. Les archétypes qui les caractérisent au départ sont bousculés par l’instinct de survie et le contact avec l’extérieur : animal, végétal ou coutumes initiées par Guy. Ils vont se confronter à une nature habitée d’animaux hybrides et de végétation aux couleurs irréelles.

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Cette situation donne lieu à des scènes comiques burlesques et cartoonesques accentuées par la gestuelle des personnages qui font penser aux dessins animés de ma jeunesse, de Tex Avery au Pierrafeu. Les rapports familiaux sont au centre de cet humour parfois noir et chaque membre de la tribu a droit à son moment privilégié lors du déroulement de nombreux échanges musclés.

Ayant participé à une séance en version originale, je donne une mention spéciale à la performance vocale de Nicolas Cage dont le personnage de Grug est un modèle de jeu d’acteur. Bien sûr, j’espère un doublage français à la hauteur de son travail.

L’univers créé pour le film est très riche et fourmille de détails qui ne laissent pas indifférent. Les trois maîtres mots pour définir cet imaginaire sont : délire total assumé. L’hybridation de la nature joue sur la notion de trompe l’œil et tente des mélanges improbables d’espèces comme par exemple l’impressionnant Ours-Hibou.

Ce concept va au bout de sa démarche et le spectateur est constamment pris à revers dans la présentation du bestiaire, ce qui lui permet de se laisser envelopper par cet univers hors du commun, une sensation démultipliée grâce à la stéréoscopie.

Je vous encourage vivement à vous précipiter en salle lors de sa sortie le 10 avril prochain, vous n’en ressortirez pas indemne.

Ce film m’a plu car il est généreux, tant au niveau esthétique qu’au niveau humoristique. C’est une sensation qui peut s’exprimer par le mélange de cet effet « madeleine de Proust » celui de la découverte d’un nouveau de film de Chris Sanders et la haute tenue du métrage.


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