Critique Annecy 2025 – The Girl Who Stole Time


Découvert dans la sélection « Annecy Présente » du festival, The Girl Who Stole Time est un long métrage chinois réalisé par Yu Ao et Zhou Tienan et est produit par Maoyan Entertainment, une plateforme de billetterie en ligne mais aussi un studio de financement, production et distribution chinois.

Qian Xiao, une jeune fille issue d’un modeste village de pêcheurs, entre en possession du « Cadran du Temps » à la suite d’une collision maritime accidentelle. Ce mystérieux artefact lui permet de contrôler le temps, mais attire également l’attention d’une puissante organisation bien décidée à la traquer. Tandis que Qian Xiao utilise le Cadran du Temps pour échapper à ses implacables poursuivants, elle croise la route de Seventeen, un membre de l’organisation criminelle. Leur affrontement initial se transforme peu à peu en une camaraderie inattendue, au fil d’aventures fantasques dans une ville en pleine effervescence.

Après le choc ces dernières années de films tels que New Gods : Nezha Reborn, White Snake et plus récemment Le Royaume des Abysses et Nezha 2, il est tout à fait justifié de garder un œil sur les productions 3D chinoises présentées au Festival International du Film d’animation d’Annecy, qui peuvent réserver de belles surprises en terme d’histoire en plus d’être d’une esthétique travaillée. Est-ce le cas de The Girl Who Stole Time ? Découvrons-le ensemble.

Basé sur un postulat de film d’aventure très années 80, The Girl Who Stole Time nous fait tout d’abord suivre Seventeen, homme de main d’un industriel très puissant cherchant à mettre la main sur un artefact capable de manipuler le temps. Croisement entre Indiana Jones, Jackie Chan période Armour of God et affublé de troubles obsessionnels compulsifs, Seventeen perd l’objet dans les mers de Chine, ce dernier terminant entre les mains de Qian Xiao, gamine provinciale fascinée par l’aventure que représente la grande ville (vraisemblablement Hong-Kong) ainsi que par le cinéma en général.

C’est ainsi que débutent les quarante minutes les plus cinglées d’une projection de ce festival, où Yu Ao et Zhou Tienan convoquent un best of de ce que le cinéma populaire chinois et de Hong-Kong a produit, entre courses poursuites endiablées, chorégraphies de combats percutantes et quiproquo à la chaine que n’aurait pas renié Stephen Show (Crazy Kung-Fu). L’ensemble étant fait avec une conscience très aiguë des références et du sens ludique que l’exercice impose, enrobé d’une sincérité indiscutable.

Hélas, le dernier tiers du métrage résiste mal à toutes ces attentes, et le tournant vers la comédie dramatique romantique n’est pas des plus heureux, cédant aux tropes qui lui sont attaché avec bien moins de brio que les autres genres dans lesquels The Girl Who Stole Time trempe. La faute à une conclusion très longuette et à la difficulté inhérente aux histoires de manipulations du temps, souvent très inutilement compliquées alors même qu’ici, il était possible de s’en dégager sans trop de difficulté via des éléments déjà posés dans la narration.

Mais The Girl Who Stole Time n’est pas ce type de film, et son titre original, Endless Jourey of Love, démontre que les concepteurs du projet estiment que la romance tragique, aussi ténue soit-elle, est une part importante de ce qui à partager avec le public. On passe donc par tous les tropes imaginables pour clôturer un spectacle qui commençait fort bien et qui aurait gagné à continuer dans cette folle dynamique doublée d’action comique.

Mais je ne suis pas là pour refaire le film, et je me suis fort bien contenté de deux tiers de métrage tout à fait sympathique qui démontrent là encore la maîtrise de plus en plus importante de la Chine dans le domaine de l’animation 3D.


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