Si l’on peut déplorer l’absence d’œuvres animées au sein de la sélection officielle du Festival de Cannes, ce sont souvent celles qui se tiennent en parallèle qui ont l’honneur d’en projeter. 2018 ne fait pas exception, avec des longs et des courts présents à la Quinzaine des réalisateurs et à la Semaine de la critique. En poids lourd de 2018, la Quinzaine accueille le nouveau long métrage de Mamoru Hosoda, Miraï no Miraï, titré en français Miraï ma petite sœur. Mais aussi d’autre surprises !
MIRAÏ MA PETITE SOEUR
Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu’à l’arrivée de Miraï, sa petite sœur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre généalo-ma-gique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse et sa petite sœur adolescente ! A travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.
CE MAGNIFIQUE GÂTEAU !
Un moyen métrage en cinq chapitres, qui mettent en scène un roi perturbé, un pygmée travaillant dans un hôtel de luxe, un homme d’affaires ruiné, un porteur égaré et un jeune déserteur, pour aborder avec un humour grinçant le sujet de la colonisation africaine à la fin du 19e siècle.
Produit par Beast Animation et Vivement Lundi ! Le nouveau moyen métrage d’Emma De Swaef et Marc James Roels reprend le principe de la stop motion avec des objets en laine, pour un résultat à l’allure douce mais au discours qui va trancher sévèrement. Le film sera diffusé sur Arte à l’automne et vous pouvez en attendant vous rafraichir les esprits avec l’excellent Oh Willy…
LE SUJET
Un animateur fouille son propre corps pour en extirper les souvenirs, les émotions et les angoisses qui viendront nourrir son œuvre. De la peau d’abord coupée au scalpel surgissent divers objets symboliques évoquant son passé. Arrivé au cœur après s’être fracassé les côtes, il parvient à identifier le poids dont il veut se délester.
Patrick Bouchard, multi primé pour ses différents courts, revient avec ce sujet, toujours produit par l’ONF et appuyé par une équipe maison qui collectionne les récompenses ces dernières années. Peu étonnant donc qu’il soit sélectionné pour cette Quinzaine. Mélangeant pixilation et animation en stop motion, Le sujet illustre littéralement ce qu’un artiste peut mettre dans sa création.

LA NUIT DES SACS PLASTIQUES
Pour Agathe, le compte-à-rebours a commencé. Bientôt quarante ans, elle n’a ni gosse, ni mec avec qui en faire, il y a urgence. Et il y a Marc-Antoine, son ex. Agathe n’a que lui sous la main. Elle va le trouver, il mixe de la techno dans un bunker dans les calanques. Or, le compte-à-rebours a commencé, pas seulement pour Agathe, mais pour l’humanité toute entière.
Et la Semaine de la Critique ?
Du côté de la Semaine de la Critique, on peut retrouver :
CHRIS THE SWISS
Croatie, janvier 1992. En plein conflit yougoslave, Chris, jeune journaliste suisse, est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances. Il était vêtu de l’uniforme d’une milice étrangère. Anja Kofmel était sa cousine. Petite, elle admirait ce jeune homme ténébreux. Devenue adulte, elle décide d’enquêter pour découvrir ce qui s’est passé et comprendre l’implication réelle de Chris dans un conflit manipulé par des intérêts souvent inavoués.
Passé par le Cartoon Movie cette année, Chris the Swiss fait partie de trois catégories qui sont fort heureusement pas mutuellement exclusives puisqu’on est dans le documentaire animé biographique réalisé par une femme, chose hélas suffisamment rare pour être soulignée, même si le documentaire en animation possède une plus forte part de femmes réalisateur que les autres genres. Il est fort possible qu’Annecy l’accueille cette année en compétition…
LA CHUTE
Lorsque les habitants du ciel viennent contaminer ceux de la Terre, l’ordre du monde est bouleversé. C’est le début d’une chute tragique de laquelle naîtront les enfers et, à l’opposé, les cercles du paradis.
Déjà connu par ses courts métrages sélectionnés à Annecy (comme Kyrielle ou l’excellent Rhizome), Boris Labbé possède un sens de la mise en scène assez curieux, et il me tarde de découvrir cette Chute.