C’est dans la grande salle de Bonlieu, pleine comme un œuf que Marcel Jean a lancé le coup d’envoi du festival avec les première images de Across the Spider-Verse, la suite tant attendue de Spider-Man : New Generations. Ce ne sont pas moins que le trio de réalisateurs du film, Justin K. Thompson, Kemp Powers et Joaquim Dos Santos.
Miles Morales a bien grandi et va devoir faire à l’erreur causée lors de la résolution de ses précédents tracas interdimensionnels. En plus de cela, sa vie au lycée se complique avec ses escapades sur les toits de New York. On a assisté à une scène hilarante où les parents de Miles sont convoqués chez la proviseure. La déception de sa mère due au B en espagnol a déclenché un énorme fou rire dans le Grande Salle de Bonlieu.
Du côté de Spider-Gwen, c’est la mythologie autour du multivers qui s’étend puisqu’on découvre que le choc créé par l’explosion du collisionneur atomique par la spider-équipe du premier film a ouvert des brèches dans le multivers, faisant traverser les personnages des différents univers les uns dans les autres, comme l’a démontré une séquence d’affrontement épique au sein du musée Guggenheim entre l’héroïne, une version italienne dessinée à la main du Vautour nécessitant l’intervention du Spider-Man 2099 et de Spider-Woman pour le maîtriser.
L’esthétique montrée lors des extraits cherche à émuler l’atmosphère d’origine des personnages des différents comic books : depuis le Spider-man 2099 de Rick Léonardi au nouveau personnage d’antagoniste, inspiré par le dessin de Bryan Steelfreeze, qui on tous deux collaborés au processus de développement visuel pour doter les personnages d’éléments graphiques distinctifs.
L’univers de Spider-Gwen, aperçu très brièvement dans le premier film, se pare des atours visuels du run d’origine de Jason Latour et Robbi Rodriguez, avec des décors en aquarelle en pastels rosés et violets et des explosions de peintures diluées qui semblent avoir été un défi technique supplémentaire pour les équipes de Sony Pictures Animation.
Le casting s’étoffe avec le personnage de Jessica Drew, la spider-woman originelle, présentée lors d’un extrait en action woman badass au ventre rond, vocalisé par Issa Rae, et l’antagoniste The Spot, aux pouvoirs troublants de chaos interprété par Jason Schwartzman (Fantastic Mr Fox) qui rejoignent le Spider-Man 2099, Miguel O’Hara (Oscar Isaac), Miles Morales (Shameik Moore) et Gwen (Hailee Stanfeld).
L’intrigue se base en grande partie sur le comic book Spider Gwen écrit par Jason Latour et illustré Robbi Rodriguez où Gwen Stacy se retrouve confrontée à son père (Shea Whigham), aussi commissaire de police et à devoir lui prouver sa bonne foi d’héroïne. La tension émotionnelle est bien présente entre le père et la fille. On a pu voir l’instant crucial où Gwen lui révèle sa double identité. Autre touche réjouissante, le présence du groupe musical « The Mary Janes » se dévoile dans l’utilisation du rythme de batterie dans l’esprit de Gwen.
La direction artistique pousse l’idée de la recherche de signature visuelle encore plus loin que pour le précédent opus en multipliant les univers et en jouant du voyage dans les différentes esthétiques. Cette idée déjà présente depuis plus de 10 ans dans le cinéma d’animation mainstream américain et les différents tâtonnements jusqu’en 2018 se voit désormais concrétisé via le travail des équipes de Sony Pictures Animation.
Celles-ci repoussent plus loin les limites techniques et artistiques qui se retrouveront dans les leurs futurs films originaux, comme ce fut le cas pour Spider-Man : New Generations avec Les Mitchell contre les Machines et Vivo.
Spider-Man : Across the Spider-Verse est prévu pour le 31 mai 2023, et Beyond the Spider-Verse, 2024.