Interview exclusive – Tom McGrath et Jeff Hermann nous parlent de « Baby Boss 2 : Une affaire de famille »


Quatre ans après le premier opus, Baby Boss revient manager vos vies avec sa suite Baby Boss 2 : Une affaire de famille, toujours réalisé par Tom McGrath et devrait débarquer en salles le 7 avril 2021 :

Tim et sa femme Carole vivent en banlieue où il s’occupe du foyer pendant qu’elle fait bouillir la marmite. Ils ont deux enfants : Tabitha, une petite fille de 7 ans à l’intelligence remarquable et leur adorable nouveau-née, Tina. Tabitha, première de sa classe dans une école pour surdoués, adule son oncle Ted et rêve de marcher sur ses pas, ce qui inquiète beaucoup Tim qui craint qu’elle ne passe à côté de son enfance à force de travailler si dur. Mais il va découvrir que Tina n’est autre qu’un espion à la solde de Baby Corp. Infiltrée, elle enquête sur l’école de Tabitha, et plus spécialement sur son fondateur, le mystérieux Docteur Edwin Armstrong. Une découverte qui va réunir les deux frères d’une manière très surprenante et les forcer à réévaluer la définition de la famille et de ses vraies valeurs…

Cette bande-annonce rappelle les bases du concept de Baby Boss avec un double lancer de tétines hallucinatoires exécuté avec précision par la cadette Tina, héritière du statut de son oncle Ted chez Baby Corp. L’effet du lait rajeunissant sur Tim et Ted promet un bon moment stoner que seules les comédies américaines savent nous offrir. D’un point de vue thématique, il sera intéressant de voir comment sont développés « les vilains bébés » pris sous la coupe du Dr Amstrong (Jeff Goldblum) qui possède les atours d’un ancien enfant prodige frustré de son manque de pouvoir. On peut espérer une quête de lâcher prise pour la nouvelle génération incarnée par les deux sœurs Tabitha et Tina. Mais aussi un poney ? Et des bébés ninjas ?

A l’occasion d’un appel téléphonique (l’angoisse du millennial que je suis), j’ai pu échanger autour du film avec le réalisateur Tom McGrath et le producteur Jeff Hermann. Muriel : La bande-annonce révèle que les garçons sont de retour, ce qui est un choix intéressant car à la fin du premier film, il y avait une fin ouverte mettant en scène la fille de Tim. Ce choix a-t-il été décidé dès le début de la production ?Tom McGrath :  Oui, vous vous souvenez bien du premier Baby Boss, qui en effet se terminait avec Tim à l’âge adulte et père de deux filles, où l’on découvrait qu’il était le narrateur de l’histoire de sa rencontre avec son frère. Nous nous sommes dit qu’il y avait une autre partie de l’histoire à raconter avec ces deux frères ayant grandi et que dans notre film, ils s’étaient séparés avec le temps parce que le Baby Boss est devenu un homme d’affaires prospère et que Tim est de son côté un papa au foyer. Cet éloignement ajouté à la présence de la fille de Jim, en fait une agente de Baby Corp qui doit contrecarrer cet état de fait pour les ramener en mission nous a amené à penser que ca ferait une histoire amusante. Vous savez, malgré cette super formule qui les rajeunit tout en conservant leur esprit d’adultes, ils continuent malgré tout de se conduire comme des enfants. C’est pourquoi il nous a semblé très amusant de les ramener à cet état de juvénilité pour qu’ils puissent régler leurs problèmes d’adultes.Jeff Hermann : C’est une manière d’approcher les problèmes familiaux qui se produisent tout au long de notre vie depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte mais il était aussi important, vu notre époque, d’ajouter une forte présence féminine au film. C’est le cas avec Tina, interprétée par Amy Sedaris, qui apporte beaucoup de comédie à ce film et aussi une manière de célébrer la famille et les relations que nous avons avec elle, mais aussi de nous moquer de ces deux frères comme vraiment nous amuser avec eux.Baby Boss 2Muriel : oui, à ce propos, comment avez-vous écrit ces personnages féminins forts ?Jeff Hermann : Nous avons reçu beaucoup d’aide de la part de la voix de Tina, Amy Sedaris, et aussi d’Ariana Greenblatt qui est la voix de Tabitha, la fille aînée de Tim. Nous pouvions compter sur nos acteurs et actrices pour nous aider à créer les personnages et nous voulions vraiment que Tina soit la voix d’une nouvelle génération d’hommes d’affaires.Vous savez, dans le film Alec Baldwin représente un peu cette vieille école et la mentalité des années 60 dans le monde des affaires, où l’on ne faisait pas de prisonniers, et nous voulions une voix pour la nouvelle génération, celle des millenials, une génération qui est plus en contact avec ses émotions et qui a un meilleur sens de la famille par rapport aux affaires économiques, et nous avons donc pensé que ce serait un grand contraste pour jouer pour ainsi dire cette bataille des boss entre le personnage de Tina et celui du Boss baby.Muriel : Avez-vous travaillé ces répliques avec les acteurs et les actrices pour créer directement ce conflit entre les générations ou était-ce déjà quelque chose se trouvant dans le scénario ? Tom McGrath : Vous savez, nous avons travaillé avec Michael McCullers qui avait écrit le premier film et qui a écrit ici un très bon scénario, mais nous aimons toujours travailler en atelier, c’est comme une pièce de théâtre, et nous laissons tout autant le casting apporter de la personnalité aux personnages lors de l’enregistrement des voix.

Baby Boss 2

Muriel : Tom, vous avez travaillé sur la saga Madagascar, vous avez peut-être une réponse à cette question : quel fut le plus grand défi pour vous en tant que réalisateur sur Baby Boss 2 ? Comment se réinventer lorsqu’il s’agit de faire une suite ? Tom McGrath : Je pense que vous vous réinventez toujours et que vous apprenez toujours des films que vous avez faits dans le passé. Vous savez que vous apprenez, avec un peu de chance, comment être un meilleur conteur d’histoires et je pense que ce qui est nouveau et excitant, c’est que vous pensez toujours à quelque chose à partir de zéro.Vous savez que Jeff a produit les films de Kung-fu Panda et que nous nous connaissions. C’est donc agréable de s’associer avec quelqu’un qui apporte un regard neuf et un point de vue différent, et nous nous sommes rencontrés pour ce film parce qu’il était très ambitieux en termes d’échelle et de nombre de personnages et de nouvelles.Muriel : J’aimerais beaucoup avoir l’avis de Jeff sur la direction et la collaboration que vous avez eu sur cette suite. Jeff Hermann :  C’est vrai que c’était incroyablement excitant d’avoir la chance de rejoindre Tom et l’équipe, mais ça m’a aussi apporté de l’humilité ; j’étais un grand fan du premier film et il représentait pour moi était un grand mariage d’amour de techniques d’animation de la vieille école à l’apparente simplicité au sein d’une production haut de gamme.Ces aspects apparemment simples de l’histoire du premier film qui consistaient à prendre quelque chose d’aussi pur et innocent et à le combiner avec une comédie très bien écrite fut ce qui m’a attiré vers la franchise et puis, comme Tom l’a dit, rien que le fait de monter à bord de ce projet, de faire partie d’un film comme celui-ci et de l’amener à une échelle encore plus grande, d’élargir un monde déjà exaltant pour moi. Baby Boss 2Muriel : Avant l’interview, je vous avais parlé des ninjas et du combat de la bande-annonce. Avez-vous utilisé comme inspiration certains films d’arts martiaux comme ceux de Jackie Chan ou d’autres pour créer ce genre de combat, les mouvements mais également la chorégraphie des gestes acrobatiques de la petite sœur ?Tom McGrath : Nous avons regardé Jackie Chan et, vous savez, Jeff a une connaissance approfondie des arts martiaux acquise à l’époque où il travaillait sur Kung Fu PandaJeff Hermann : Ça arrive à un moment dans l’histoire dont on ne peut encore rien vous dire, mais ces centaines de petits bébés ninjas proviennent de la volonté de toujours prendre nos scènes d’action et les pousser au paroxysme car l’une des joies et le plus grand amusement de faire ces films est, d’une certaine manière, de pouvoir concevoir ce type de séquences d’action.

Baby Boss 2

Muriel : J’ai vu un animal étrange dans la bande-annonce, c’était quoi, une sorte de poney ? Dites-moi tout.Jeff Hermann : Oh le poney, oh oui ! Il s’appelle Precious. Nous avions cette blague à la fin du premier film où le vieux Baby Boss donne une liasse de billet à sa nièce Tabitha et lui dit « va t’acheter un cheval » et en pensant à ce prochain film, nous nous sommes dit qu’il fallait qu’elle en possède un, et que ce soit bien évidemment un poney Shetland.Muriel : ça devrait être très drôle. Peut-on s’attendre à une réconciliation entre les bébés et les animaux mignons dans ce film ? Jeff Hermann : (rires) Je l’ignore, mais les bébés et les animaux mignons ont en commun une chose amusante : c’est de les laisser être mignons mais aussi de leur donner cette attitude très forte. C’est ce qui est marrant avec Baby Boss, il a cette grande personnalité explosive. On s’amuse aussi avec des animaux mignons et on fait la même chose, en poussant ce genre de contraste dans le film, mais on aime aussi les bébés ninjas… alors 200 bébés ninjas !Tom McGrath : Vous savez, quand Jeff et moi faisions ce film, nous espérions et gardions à l’idée que même si vous n’aviez pas vu le premier film, Baby Boss 2 : Une affaire de famille soit appréciable en tant que tel, sans acquis particulier, ce film reste sa propre histoire indépendante.Muriel : j’ai hâte de voir ça. Merci pour votre temps ! Baby Boss 2 : Une affaire de famille est prévu pour une sortie cinéma le 6 octobre 2021 via Universal Pictures France. Tous mes remerciements à Florence Lefebvre, à Nicolas pour la traduction de l’interview.


A lire dans le même genre

Dernières publications

  • Critique – Transformers : Le Commencement

    Critique – Transformers : Le Commencement

    L’ubiquité de la franchise Transformers est indiscutable : un raz de marée de jouets depuis 1984 généré par Hasbro et renforcé par de nombreuses séries animées à la télévision, sept longs métrages en prise de vues réelles au cinéma depuis 2007 et pourtant, jusqu’ici, un seul film d’animation sorti au cinéma ? C’était il y…

  • Aardman animera le retour de « Pingu »

    Aardman animera le retour de « Pingu »

    Après une série d’animation en 3D faite au Japon par Dandelion animation, Pingu et son légendaire « Noot noot » reviennent à la source avec l’annonce d’une nouvelle série en stop motion, cette fois-ci au studio britannique Aardman (qui s’y connait assez bien en animaux, silencieux ou non). « Chez Aardman, nous adorons collaborer avec des propriétés…

  • Critique – Le Robot Sauvage

    Critique – Le Robot Sauvage

    Après un détour par la prise de vue réelle avec L’Appel de la Forêt, Chris Sanders revient à l’animation avec Le Robot Sauvage chez DreamWorks Animation, disponible actuellement en salles et dont nous vous avions parlé en milieu d’année. Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d’un robot – l’unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui…