Critique – Bayala, la magie des dragons


Après Léo et les extra-terrestres, Le Voyage deRicky et Oups, j’ai raté l’arche, Ulysses Filmproduktion propose en long-métrage dans un univers qui a connu quelques revers en 2019, à savoir celui de l’adaptation d’une ligne de jouets. Bayala, adapté des produits éponymes de la société allemande Schleich, débarque sur les écrans ce mercredi via le distributeur Septième Factory.

Quand la jeune Marween découvre un œuf de dragon, les elfes du royaume de Bayala lui révèlent qu’à sa naissance, le bébé dragon doit voir ses parents pour ne pas perdre sa magie. La princesse Surah et ses compagnons, vont les accompagner dans un voyage périlleux, pour retrouver les derniers dragons. Mais Ophira, la Reine des Elfes des Ombres, veut aussi s’emparer de la magie des dragons et menace leur voyage et l’avenir de Bayala.

La Grande aventure Lego 2, Ugly Dolls, Playmobil – le film, Angry Birds 2 – Copains comme cochons… on ne compte plus les échecs au box-office de ce type d’adaptations, vues par beaucoup comme le spot de publicité ultime pour toucher la cible familiale, un handicap d’autant plus pesant pour les artistes qui se voient confier ce type d’exercice. La réalisatrice allemande Aina Järvine et son co-réalisateur italien Federico Milella ont donc fort à faire, aidé en cela par un script des vétérans Pamela Hickey et Dennys McCoy qui a la lourde charge d’introduire le monde de Bayala au spectateur avant d’embrayer sur une quête mettant en scène les personnages principaux. A l’image de son titre, Bayala est l’histoire chorale de personnages évoluant dans cet univers, et l’on est enseveli sous un mur d’informations dès les premières minutes avant de lancer l’aventure principale, reproduisant l’erreur des Trolls, en n’ayant pas suffisamment confiance dans le jeune spectateur pour saisir l’étendue des relations entre les personnages et certains préjudices vécus par des sous-entendus, ce qui est hélas assez rédhibitoire. De même et alors que l’on a un personnage qui nous permet d’entrer dans les arcanes de la politique des elfes de Bayala, le fil principal nous est régulièrement réintroduit via des dialogues, comme si la narration avait peur d’être trop dense pour son propre bien.

bayala
Piuh, Lykos et le bébé dragon à l’origine des péripéties de Bayala

Si l’on met de côté ces quelques défauts, Bayala atteint très aisément ses objectifs avec un univers et des personnages attachants. L’aspect politique est illustré par les représentants hauts en couleurs de chaque tribus elfiques et leur rituels plus ou moins abscons, allant de la cueillette de fleurs à la danse interprétative, tandis que les héroïnes constituant le vecteur de l’action possèdent des caractères bien définis, depuis la jeune et volontaire Marween jusqu’au duo de sœurs Sera et Surah, bien décidées à se confronter à la très fabuleuse Ophira. La quête même de ce trio n’est pas des plus originale mais permet de mettre en scène la faune de Bayala avec Piuh, Kuack et Lykos, qui entourent le bébé dragon Nugur. Une petite meute bien sympathique qui a le mérite d’introduire beaucoup de gags visuels, les scénaristes ayant eu le bon goût de ne pas leur donner de voix propres. Tout ce petit monde est propulsé par une mise en scène dynamique et une animation qui se paye le luxe de faire des interactions parfois complexes entre les personnages, pour un résultat final au visuel très satisfaisant, bien plus que les précédentes tentatives initiées par Ulysses Filmproduktion. Au final, il est très rafraîchissant de constater que cette équipe de personnages féminins ait droit à une quête aventureuse sans romance, sans histoire lénifiante ayant pour objet des hommes comme c’est souvent le cas dès que l’on aborde les produit culturels à destination d’un public marqué féminin. Les héroïnes de Bayala ne s’en laissent pas compter, et c’est un aspect tout ce qu’il y a plus constitutif de la fantasy ! Bayala, la magie des dragons sort ce mercredi 5 février, via Septième Factory.



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