On a vu… les 7 premières minutes d’Inu-Oh de Masaaki Yuasa


Le prologue d’Inu-Oh, le nouveau long métrage de Masaaki Yuasa, le réalisateur de Lou et l’Île aux sirènes ou Devil Crybaby, a été dévoilé en preview au festival international du film d’Annecy 2021

Inu-Oh est né avec une difformité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps sous des vêtements et à recouvrir son visage d’un masque. Sa vie de paria change lorsqu’il rencontre Tomona, un joueur de biwa atteint de cécité. Ils deviennent partenaires de scène afin d’assurer leur survie et grâce à leur duo de danse et chant, atteignent le statut de véritable célébrité.

En 2020, Eunyoung Choi, de Science Saru, dévoilait les contours du projet dans un Work in Progress plein de promesses. Cette année, c’est le réalisateur Masaaki Yuasa qui présente le prologue d’ Inu-Oh.

Et il faut toute l’énergie de ce réalisateur pour planter le décor d’un théâtre Noh contemporain en 3 gros plans et accélérer la cadence d’un voyage temporel vertigineux, au son du biwa. Direction, la période Heian (14è siècle) ! Les scènes se succèdent, rendant hommage aux représentations classiques de l’époque avec beaucoup de créativité et un dynamisme fou apporté par le rythme du montage. Nous voici en place pour assister à l’affrontement des clans Genji et Heike et à la naissance maudite du fameux Inu-Oh, dont la difformité est accentuée par des ombres cauchemardesques. 600 ans viennent de défiler sous vos yeux en 5 minutes dans un feu d’artifice de scènes aux styles et aux techniques variées !

Après cette mise en contexte, l’histoire débute par la bataille navale de Dan-no-Ura, contée avec une touche d’humour,  dans une scène lumineuse, aux couleurs vives et aux textures originales. Elle met fin au conflit et marque la défaite du clan Heike, piégé par la marée.

Le contraste est donc encore plus saisissant quand on est plongé dans la pénombre des eaux troubles avec un jeune garçon fouillant, en apnée, dans les décombres de guerre, à la recherche de quelque chose. Après les cris de la bataille, le calme qui règne sous l’eau met en valeur les sons qui l’entourent et auxquels il semble très attentif.

S’agit-il de Tomona, qui deviendra le joueur de biwa aveugle accompagnant Inu-Oh, et dont le WIP de 2020 dépeignait la sensibilité à la musique ?
Impossible d’en être sûre pour l’instant car les 7 minutes viennent de s’écouler !

Inu-Oh

Le chara-design de Taiyō Matsumoto est clairement à l’œuvre dans ces premières minutes. Son esthétique conjuguée à l’énergie de Masaaki Yuasa promet un film surprenant si l’intensité et la créativité dont témoignent ces premières minutes sont présentes dans la suite d’Inu-Oh.

Vivement une date de sortie française pour ce film dont les droits ont été acheté par All The Anime !


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