Retour en salles françaises et polémique pour « Sausage Party » !


 Adaptation Express

C’est un succès assez impressionnant que signe Sausage Party au box-office : imaginez donc, avec un budget de estimé à 19 millions de dollars, la comédie estampillée R écrite par Seth Rogen et Evan Goldberg a remporté 65 millions en deux semaines, avec 6 millions supplémentaires à l’international pour une sortie dans seulement six pays (l’Australie, Israel, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie).

C’est donc un carton plein qui oblige Sony Pictures France à réimplanter le film dans leur line-up des sorties salles de novembre, comme l’a révélé Première plus tôt aujourd’hui.

Toutefois, le distributeur se retrouve bien ennuyé, puisqu’il lui faut désormais promouvoir et doubler le film dans ce laps de temps, car il ne faut pas se leurrer : chez nous, la version française dominera le nombre de copies, pour un résultat souvent très critiqué par les amateurs de ce type de comédies, qui se sentent souvent obligés d’attendre la sortie vidéo pour profiter du film dans sa langue originale.

Pire : l’humour même de ce type de comédie réside dans une part non négligeable dans le nombre de vulgarités que peuvent proférer les personnages, un tabou typiquement made in USA et qui vaut d’office au film le fameux R, qui symbolise là-bas l’interdiction au moins de 17 ans.

Est-ce que le film sera donc vu de manière aussi provocante de ce côté de l’Atlantique, surtout si la version française est,comme à son habitude, très critiquée ? Je pense qu’aucun amateur d’animation n’a oublié les derniers doublages de Tempête de Boulettes Géantes 2 et Hotel Transylvanie 2, dont les comédiens de doublages des premiers opus avaient été écartés au profit de gros noms à coller sur l’affiche… et d’un résultat plus que discutable.

Le distributeur est donc plutôt un habitué des coups tordus  et il sera intéressant de voir si Sony Pictures France aura l’audace de prendre une voie déjà empruntée par La belle Company ?

En effet, le film Ratchet et Clank s’était vu doublé par une brochette de Youtubeurs pour relever l’intérêt des plus de 12 ans, Première estimant que le film ne devrait pas écoper de plus, bien qu’il me tarde de découvrir ce que pensera la commission de classification de (SPOILER à surlignerla scène d’orgie impliquant les personnages !

Sinon, il aurait toujours resté la possibilité de la réadaptation sauvage, sur le modèle (plutôt contesté) de ce qu’on fait Nicolas Charlet et Bruno Lavaine sur Vampires en toute intimité, bien qu’en quatre mois la chose paraisse assez improbable puique le doublage semble en cours, le principal argument avancé par le distributeur français étant celui de contrecarrer le piratage…

Dans tous les cas, le public râlera…bonne chance à Sony Pictures France !

Budget : 19 millions (sans les heures sup)

Vous connaissez l’avantage d’être interviewé chez Cartoon Brew ? C’est de pouvoir fanfaronner, ce qu’a fait Greg Tiernan, sur le rendu de votre long-métrage alors qu’il a coûté une bouchée de pain. L’inconvénient, c’est quand vos propos font débarquer dans les commentaires une multitude de personnes de l’équipe qui n’ont pas été créditées au générique et qui parlent des conditions de travail sur le film, démontant le management de la compagnie dont Tiernan est chief creative officer, Nitrogen Studio et leur incapacité à faire face aux défis d’un long-métrage (leur tout premier, la société n’ayant jusque là que des épisodes de la série Thomas et ses amis à son cursus) qu’ils ont mis deux ans à terminer.

Un gros « J’accuse » de la part des artistes, donc, qui citent pèle-mêle des menaces de mise sur liste noire, des heures supplémentaires non payées et la création d’une pétition envoyée chez Anapurna Pictures, le client de Nitrogen, qui est ensuite intervenu pour régler ces problèmes et veiller au bon paiement des heures supplémentaires et la livraison de repas pour les personnes restant jusque tard. Anapurna a aussi interféré sur les relations entre les réalisateurs et les animateurs, rallongeant le production en raison de la difficulté de communication induite par cette action.

Si la situation s’est améliorée, une partie de l’équipe a fait ses bagages chez Sony Pictures Imageworks, qui s’est récemment implanté à Vancouver. Selon Greg Tiernan, le staff fut dépouillé d’une grosse partie de sa force de travail qui a dû être reconstituée en partie à coup de jeunes diplômés afin d’achever le film.

Une situation assez courante du côté du Canada, dont les travailleurs sont bien moins syndiqués qu’à Hollywood. La cerise sur le gâteau fut le geste ultimement élégant de ne pas créditer les artistes s’étant plaint et/ou étant parti durant le production : est estimé que sur la quarantaines d’artistes crédités au générique de Sausage Party, au moins quarante de plus devraient apparaître !

Du côté de la direction de Nitrogen, dont les affaires sont gérées par Nicole Stinn, la compagne de Greg Tiernan, les accusations sont contestées et il a été assuré que les heures furent payées et que tout s’est fait selon les réglementations en vigueur.

La polémique n’a cessé d’enfler depuis ce fameux interview, et il est nécessaire de préciser que les artistes n’ont rien à reprocher au co-réalisateur Conrad Vernon ainsi qu’à Seth Rogen qui n’a certainement pas dû entendre parler de tout qu’en même temps que le public, Nitrogen n’étant que prestataire sur le film.

Après deux semaines d’exploitation, on ne peut nier ni le succès du film, ni le malaise latent derrière la situation qui, médiatiquement, a explosé. Un malaise qui touche tout autant les artistes de l’animation que ceux des effets spéciaux et du jeu vidéo, et démontre l’importance de se syndiquer pour renforcer leurs conditions de travail. Sources : FX Guide, LA TimesPremièreCartoon Brew.


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