Critique – StarDog et TurboCat


Après avoir parlé chat et souris avec Tom et Jerry, on reste dans la thématique animalière avec StarDog et TurboCat, réalisé par Ben Smith et distribué en salles par Kmbo à partir du 19 mai :

Après un voyage dans l’espace, Buddy le chien se retrouve dans un futur où les animaux ne sont plus les bienvenus. Heureusement il rencontre Félix, un chat rusé, et le convainc de l’aider. Ils deviennent dès lors Stardog et Turbocat, deux héros poilus lancés dans une folle aventure !

L’histoire prend le pari d’un futur dystopique où Buddy atterrit avec la mise en avant du manque d’animaux de compagnie dans la vie humaine. On pouvait espérer que ce point de départ serve le cœur émotionnel du film mais la redécouverte de la Terre par Buddy passe par quelques personnages grincheux, un chef de la fourrière déterminé et… c’est tout. On ne ressent pas les conséquences réelles du manque de compagnie animale, que ce soit dans l’atmosphère de la ville ou dans la structure sociale urbaine, à peine effleurée avec des panneaux d’interdiction à certains endroits. Quitte à jouer d’un fond Young Adult, on aurait aimé ressentir le désespoir de cette situation, ce qui aurait apporté de la profondeur aux différents protagonistes. Avec des si, vous connaissez la suite…

Au lieu de cela, StarDog et TurboCat se vautre dans les archétypes canins et félins, le tout étant lourdement parsemé de références internet et de gags super-héroïques. Buddy, avec ses faux airs de Doug de Là Haut – réactions comprises – se retrouve vite associé à Superman, tandis que Félix, ex-vedette du web, vit sa meilleure vie de Batman. On se retrouve très vite pris dans un enchainement de scénettes humoristiques mais sans l’expertise du gag d’un film Les Minions, de plus en oubliant les éléments de l’intrigue. Il faut aussi qu’on parle du seul personnage féminin remarquable de cet univers : Cassidy, la lapine badass affichant un fard à paupières rose digne des années 80. Elle se retrouve trop vite coincée dans sa relation attraction-répulsion avec Félix et devient vite sans grand intérêt. Quant à la révélation du grand méchant, elle est hélas sans surprise.

Comme attendu, le soin de l’animation fournie par Red Star 3D s’est porté sur l’environnement super-héroïque de nos héros, on retrouve cette texture « finition carbone » sur les gadgets et les costumes, mais rien d’original. Les humains sont dans leur globalité assez générique et on découvre le panel type de sondage : un jeune, une vieille, un adulte (aussi antagoniste) et un enfant. L’ensemble reste bien mince pour s’y raccrocher et donner corps à la ville. Si seuls les animaux ont disparu, les humains sont sensés persister, mais où sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ?

En conclusion, StarDog et TurboCat donne plutôt l’impression d’assister à un pilote de série animée qu’à un long métrage destiné au cinéma et c’est bien dommage car il avait le potentiel d’être un divertissement honnête. Dans le catalogue Kmbo et disponible en VOD, le film Dreams mérite toute votre attention. Enfin, avec la réouverture des salles, préférez les ressorties de Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, Petit Vampire ou le cartoony Tom et Jerry pour une sortie familiale réussie.


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