Les Croods 2 : Une nouvelle Ère, réalisé par Joel Crawford, est présent en salles depuis le 7 juillet. Nous avons eu l’opportunité d’échange avec le réalisateur et le producteur Mark Swift (Capitaine Superslip, Les Pingouins de Madasgascar) à propos de ce nouveau film :
Les Croods ont besoin d’un nouvel endroit où habiter. La famille préhistorique part alors en quête d’un endroit plus sûr. Quand ils découvrent un paradis idyllique entouré de murs, ils pensent que tous leurs problèmes sont résolus… Mais une famille y vit déjà : les Betterman. Avec leur cabane dans les arbres, leurs inventions étonnantes et leurs hectares irrigués de produits frais, Les Betterman sont bien au-dessus des Croods sur l’échelle de l’évolution. Ils accueillent les Croods avec joie, mais les tensions ne tardent pas à s’intensifier entre la famille des cavernes et la famille moderne. Mais une nouvelle menace va propulser les deux familles dans une aventure épique hors des murs, ce qui les obligera à accepter leurs différences et à se servir des forces des uns et des autres.
A l’occasion d’une rencontre Zoom en fin d’année 2020, Nicolas et moi nous avons pu revenir sur les différents points de cette suite si attendue : le travail sur la comédie, la musique et la trajectoire de Guy. ⊗ Attention, si vous n’avez pas encore vu le film, cette interview contient des spoilers.Nous avons évidemment des questions à vous poser ! Vous avez mélangé le concept de la survie brute avec une comédie loufoque puis ce point culminant avec la mission de sauvetage ? Comment avez-vous travaillé sur de nombreux concepts et de nombreux défis ? Joel Crawford : Oui, il y a beaucoup d’intrigues secondaires et beaucoup d’événements inattendus dans l’histoire qui sont des surprises à la vision du film. Pour nous, il s’agissait de s’assurer que l’histoire parlait de changement, des Croods qui rencontrent une autre famille et du changement qui survient de ce choc entre la dynamique familiale des Croods et de ces nouveaux personnages et de cette modernité induite, comme la découverte d’une fenêtre-télévision par Thunk. Avec en parallèle ce désir de la part d’Eep et Guy de quitter la meute ou encore de voir Grug apparemment dans l’ombre d’une meilleure figure paternelle. C’était donc trouver le moyen d’enrouler toute ces lignes narratives dans la thématique sur comment ces personnages au début n’embrassent pas le changement et le combattent et puis parviennent non seulement à l’embrasser mais aussi à s’assumer eux-mêmes quant à ce qu’ils sont.
Était-ce particulièrement difficile d’articuler ce que vous venez de nous dire, d’articuler ces moments de comédie et ces moments d’émotion, parce que c’est vrai que le film trouve toujours le moyen de virer là où on ne s’y attendait pas, et comment avez-vous réussi à mettre en place ce genre de choses dans l’histoire ? Mark Swift : Pour commencer, je pense que c’est un monde fantastique, sans règles, ce n’est pas la Terre telle qu’on la connaît et donc ce qu’on fait, c’est qu’on a décidé de placer en quelque sorte une comédie romantique dans ce monde et comme vous dites, de prendre un virage inattendu à n’importe quel moment du voyage et je pense que ce fut vraiment amusant pour nous, c’est comme si tout était basé sur l’émotion, que ce soit Grug et Phil qui ne s’entendent pas, Claire et Ugga non plus, on peut le comprendre, mais ça se passe dans cet univers fou, ce qui nous a autorisé à y aller à fond dans le comique. Joel Crawford : Oui, et je pense que ce que Mark a dit, c’est que l’histoire peut arpenter ces montagnes russes qui rappellent la comédie fantastique, mais tant que tout revient à la vérité même de ce qui habite les personnages, on en revient à cette grande histoire d’amitié. C’est l’histoire de Eep et Aurore et de leur amitié, c’est aussi par répercutions celle de Grug et Phil qui apprennent à s’appeler mutuellement frères et à s’accepter, puis Claire et Ugga et comment elles se rejoignent dans cette sororité, c’est vraiment… Nous voulions tout ramener à la positivité parce qu’il y a beaucoup de cœur dans le film.
La musique était incroyable, c’est un atout très fort dans le film et nous aimerions savoir comment la mélanger avec le design sonore, les dialogues pour finalement avoir un matériel qui n’est pas cacophonique et qui se fond dans le monde. Joel Crawford : Oui, vous savez, on a Mark Mothersbaugh aux commandes de la musique et il est incroyable, sa musique a tellement de personnalité et tellement de vie que c’était vraiment un gros jonglage, nous avons fini de la mixer il y a quelques semaines au Skywalker Ranch et ce fut un mixage très difficile parce qu’on avait une musique incroyable, on a un casting de voix très drôle, les acteurices nous ont donnés de belles performances, et on a les ingénieurs son de Skywalker Sound qui fait tous ces effets sonores fantastiques. Pour moi, je me disais qu’on ne pouvait pas tout ces éléments à fond, et donc c’était vraiment une sorte de choix cornélien, mais au final c’est toujours la voix du personnage qui gagne : on doit entendre le dialogue et s’il y a un effet sonore qui améliore un moment, alors on s’appuie dessus, si c’est la musique qui rassemble le tout, on s’appuie dessus, tout comme ces autres moments où on entendrait une mouche voler, tout aussi importants. Déjà ma dernière question, mais nous y voilà : Au début du film il y a un moment très fort entre Guy et ses parents et c’était vraiment déchirant. Comment avez-vous décidé de commencer avec ce moment, ce point de vue et ce personnage ? Mark Swift : C’était pour réintroduire le personnage au public et commencer par cette scène était, je pense, pour vraiment souligner l’importance du voyage de Guy pour trouver « Demain ». Ses parents l’ont lancé dans ce voyage et donc à un moment donné, notre film se résume à Guy qui doit faire un choix, entre la fille qu’il aime, ce que ses parents pensent, ce qu’il pense que ses parents voudraient pour lui, pour finalement décider que ses parents voudraient vraiment qu’il soit heureux et que « Demain » est plus une question d’être heureux plutôt qu’un endroit physique à trouver quelque part. Joel Crawford :Oui, et je pense que la thématique du mot « Demain » est très importante dans cette histoire, et pour être sûr que le public, parce que nous avons le mot « Demain » qui ne veut pas dire la même chose que dans cette histoire que dans la précédente, il fallait commencer par Guy et l’importance de trouver cet endroit parfait et son voyage mais aussi l’étendre à tous les autres personnages pour qu’ils découvrent qu’il n’existe pas, mais que représente simplement un futur se résumant vraiment à cette connexion humaine dont ils ont besoin. Les Croods 2 : Une Nouvelle Ère est actuellement en salles. https://www.youtube.com/watch?v=-_BMocB6zKM