Critique – Ralph 2.0


Le film a reçu un avis mitigé, que ce soit sur le traitement de l’amitié chez Ralph et Vanellope, sur son univers ancré dans l’imaginaire et marketing commun… Qu’en avons-nous pensé, nous ?

Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…

L’amitié, cette relation compliquée.
Ralph 2.0

En amitié comme en amour, tout se poursuit avec la routine. Une fois qu’une relation nouvelle a trouvé son équilibre.

Vanellope rêve d’aventures et déteste le quotidien prévisible, à l’instar de son circuit Sugar Rush qu’elle a parcouru et affronté des centaines de fois. C’est une princesse et une enfant qui grandit, et évolue très vite. Elle est l’image d’une génération plus rapide, plus ouverte, avec plus d’ambitions, et où l’amusement rime avec la nouveauté. C’est d’ailleurs pourquoi elle se sent tout de suite à l’aise dans l’Internet.

Ralph quant à lui, n’aspirait qu’à la tranquillité et la certitude que rien ne changera plus. Après des décennies à être détesté malgré lui, il a fini par se battre pour prouver au monde qu’il pouvait avoir le choix et atteindre une position de simplicité et de joie. Il renvoie, à l’inverse de Vanellope, à des ambitions plus confortables et rassurantes.

Pour l’intrigue… Ralph voulait devenir important, et il est devenu important pour quelqu’un. Il ne veut donc pas que ça s’arrête. À n’importe quel prix. Contrairement à Vanellope, qui considère que l’amitié, c’est vouloir le meilleur pour l’autre. Ils sont représentatifs de deux âges qui se séparent intellectuellement. Tout en se respectant et s’aimant profondément.

L’intervention de personnage de cette nouvelle génération, tel que Shank ou Spamley, sert à mettre en tension leurs envies et leurs rêves. C’est au travers de Yesss, personnage extravagant et toujours à la page, que tout va se corréler. Aimer plus, plus vite, plus absolument, ce qui est absurde ou ce qui est génial. L’amitié face aux likes volages, la communication face à la surinformation virale. Jusqu’à devenir l’incarnation de cette surcharge d’émotions à la seconde.

DISNEY, ON EN VEUT TOUJOURS PLUS…?
Ralph 2.0

Avec Internet, on attend forcément une foultitude de clins d’œils, et on est servi : l’arbre à oiseau pour Twitter, l’effervescence d‘Amazon, la tour Google, des chats à gogos… Mais surtout Disney arrive en pôle position. Cet aspect trop grandiloquent a déplu à certains, et en a enchanté d’autres. Comme dirait Muriel, il existe chez le public un rapport belliqueux, qui oscille entre haine et fascination, à cet univers populaire dans lequel nous avons grandi. S’il y en trop, c’est perçu comme de l’esbroufe, s’il y en a peu, c’est la frustration qui l’emporte.

De mon côté, je l’ai trouvé juste et approprié. Il y en a assez, de partout et c’est toujours assez bien amené. Avec les rajouts assumés et complices des licences de Marvel et Star Wars. Le must du must revient évidemment aux scènes des princesses Disney. Leurs caractères et le contre-pied de leurs propos, etc. Et J’ai adoré le medley des bandes originales vers la fin du film.

Ralph 2.0
ET L’ANIMATION ?

Réussie. Voilà ! Des jolies textures, des rondeurs denses et de la lumière sans nous aveugler de reflets. Le premier volet nous avait déjà émerveillé de ses couleurs, ici c’est encore et toujours plus dans la fluidité et la précision que les mouvements et les expressions s’animent et se distinguent. Les personnes de la vie réelle se connectent et créent des petits avatars IP, qui réagissent plus en mimiques d’émoticones là où les personnages numériques gagnent en profondeur de personnalités et d’émotions… Un petit paradoxe qui sert à distinguer les animés et les animateurs, les « vrais » des « faux » mais qui peut rappeler aux internautes leur façon d’interagir et de consommer sur la plateforme WiFi. 😉

FUN FACTS – Les FAITS MARRANTS
  • La VF est une bonne surprise, notamment pour la plupart des doubleuses des princesses. Quelle joie d’entendre les vraies voix de Mulan, de Merida, de Raiponce, Anna…
  • Gal Gadot en pilote féroce est un choix délibéré (Tiens, ça fait une belle contraction de délivrée, libérée… Ahem), mais oui, souvenez-vous de ses premiers rôles…. Dans Fast and Furious notamment !
  • Quand l’un des spams publicitaires tend son panneau à Ralph « des ménagères souhaitent te rencontrer », c’est clairement la tante de Hiro, Cassidy de Big Hero 6 qui est affichée !
  • Je me suis demandée si Yesss était bleue à cause du logo Internet Explorer ou de la lumière Bluetooth …? Une connexion sans fil plus élaborée que l’infrarouge. Qu’en pensez-vous ? Donnez-nous vos théories en commentaires ! On notera qu’elle change de tenue aussi vite que les internautes likent des vidéos…

Il est toujours difficile de poursuivre une aventure, surtout quand elle a démarré dans la nostalgie et une pop-culture bien ancrée. Vouloir la relier au présent est, à mon avis, très sensé et logique. J’ai de nouveau beaucoup ri devant les apparitions geek, les flashs de mon quotidien, le caractère de Vanellope. J’ai de nouveau été émue par l’amitié de Ralph envers cette bouille d’énergie et devant son impuissance dévastatrice. Et sérieusement, qui n’a pas rêvé de se retrouver à une pyjama-party avec les princesses Disney, qui ?


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