Annecy 2022 – La liste commentée des longs-métrages en compétition


Révélée ce lundi dernier, la sélection officielle des longs métrages en compétition du Festival international du film d’animation d’Annecy 2022. Comme chaque année, nous vous commentons cette liste attendue et pleine de projet que nous suivions depuis quelques années maintenant. Annecy 2022 sera-t-elle l’année des confirmations ?

« J’aimerais rappeler l’état d’esprit dans lequel nous avons travaillé ces derniers mois. Je crois que nous avions à cœur d’enfin tous nous retrouver pleinement, totalement, de renouer avec l’âme de ce festival fait de rencontres et de partage, de faire à nouveau vibrer les salles de cinéma.
Nous avons pensé cette édition pour qu’elle soit un feu d’artifice de créativité, de diversité, afin d’affirmer à nouveau l’explosion d’un cinéma dont nous sommes fiers d’être les serviteurs. »

Mickaël Marin

« La sélection 2022 du Festival est diversifiée et surprenante. Elle témoigne de la vitalité du cinéma d’animation et de l’exceptionnel développement de la production mondiale au cours des dernières années. La qualité et la quantité sont telles qu’on se sent presque à l’étroit dans le plus grand festival d’animation au monde ! »

Marcel Jean


Goodbye, DonGlees !

Réalisé par Atsuko Ishizuka

L’histoire est centrée sur Roma et Toto, deux garçons qui se sont rencontrés suite au déménagement de Roma à la campagne. L’ancien Tokyoïte a bien du mal à s’habituer à sa nouvelle vie au vert, mais sa rencontre avec son nouvel ami lui permet de tenir bon. Avec ce dernier, ils décident même de former un duo, qu’ils surnomment DonGlees. Seulement, c’est maintenant au tour de Toto de déménager pour ses études, direction Tokyo. Durant l’été de leur première année de lycée, les deux jeunes hommes se retrouvent et rencontrent Drop, un troisième garçon qui aura tôt fait de rejoindre DonGlees à son tour et qui les invite à venir « voir le monde d’en haut » au cours d’une excursion. Suite à leur périple, les trois amis sont accusés d’avoir déclenché un incendie dans la forêt, ce qui les oblige à partir à la recherche d’un drone qui contiendrait les preuves nécessaires pour prouver leur innocence.

La réalisatrice Atsuko Ishizuka avait rencontré un premier accueil favorable dès 2004 avec le clip animé Tsuki no Waltz, produit chez Madhouse avant une carrière à la télévision, allant de Nana à No Game No Life avant un passage au long avec No Game No Life: Zero. Goodbye, DonGlees !, toujours produit chez Madhouse, signe un cumul des postes puisqu’Ishizuka est à la réalisation et au scénario du film.


Unicorn Wars

Réalisé par Alberto Vazquez

Les oursons et les licornes sont en guerre depuis toujours. Le soldat Célestin convoite le sang des licornes, car le boire rend éternellement beau. Son frère Bouboule est obsédé par la nourriture et ne cherche qu’à être aimé par son frère et ses camarades de régiment. Une unité d’oursons peu préparée quitte le camp pour une mission dans la Forêt Magique, qui déclenchera la terrible bataille finale.

Après un suivi avec les différents pitchs au Cartoon Movie et un WIP à Annecy, il nous tarde de découvrir Unicorn Wars. Avec son humour à tendance scatologique et son univers féeriquement coloré, le film a le potentiel de combler les habitué.es des séances tardives du festival.


Interdit aux chiens et aux Italiens

Réalisé par Alain Ughetto

Avant de mourir, mon père m’a donné sa version de notre légende familiale : pendant plusieurs générations, nos aïeux sont nés, se sont mariés et sont morts dans un village du Piémont appelé Ughettera, le « pays des Ughetto », dont tous les habitants portent le même nom de famille que nous. Qui étaient ces gens ? Comment ont-ils vécu ? Pourquoi ont-ils fui et où sont-ils partis ?

Interdit aux chiens et aux italiens s’inscrit dans la lignée des récits autour de l’héritage familiale migratoire de ces dernières années. Avec sa technique de stop motion singulière, le film a le potentiel de tirer bien plus qu’une larme lors de sa découverte. Les premières images découvertes lors du WIP du film en 2020 et l’entretien que nous avions réalisé avec Alain Ughetto laissait transparaître une certaine sensibilité qu’il va être intéressant de voir déployée sur l’ensemble du long-métrage.


Le Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux

Réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre

Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance.

Après une floppée d’adaptations en live action du personnage de Sempé et Goscinny, On Animation adopte une formule transversale pour raconter une histoire attenante au Petit Nicolas, qui rappelle ce qui avait été tenté pour Le petit Prince. Amandine Fredon (l’excellente adaptation de la BD Tu mourras moins bête) et Benjamin Massoubre (monteur sur d’innombrables film d’animation, depuis Little Houdini jusqu’à Calamity et qui passe ici coréalisateur) sont aux commandes d’un film dont on a entendu beaucoup de bons retours.


The house of the lost on the cape

Réalisé par Shinya Kawatsura

L’histoire suit une maison japonaise traditionnelle nommée « Mayoiga » depuis laquelle il est possible de voir la mer. L’atmosphère à l’intérieur y est telle qu’on s’y sent bien et en même temps nostalgique. Là, une jeune fille de 17 ans essaie de trouver sa place dans le monde en démarrant une nouvelle vie avec des gens qui lui sont complètement étrangers.

Scénarisé par Reiko Yoshida (Violet Evergarden, Liz et l’oiseau bleu) d’après un roman feuilleton populaire dans les années 2014-2015 au Japon, The house of the lost on the cape est le premier long-métrage de Shinya Kawatsura, vétéran de la télévision et fait partie de fait partie de l’initiative « Projet Zutto Ōen 2011 + 10… », qui commémore le 10e anniversaire du tremblement de terre et du tsunami de Tōhoku en 2011.


My Love affair with Marriage

Réalisé par Signe Baumane

Une femme à l’imagination débordante vit plusieurs mariages. Certains sont réels, d’autres sont imaginaires.

Après l’excellent Rocks in my Pockets vu en 2013 à Annecy, Signe Baumane revient avec son nouveau long-métrage, en partie crowdfundé en 2017. Après les tourments labyrinthiques de la dépression et de la place de la femme en lettonie, Baumane se tourne vers le mariage, un sujet qu’elle avait évoqué après notre interview à l’époque. Grande impatience donc.


Nayola

Réalisé par José Miguel Ribeiro

Angola. Trois générations de femmes éprouvées par la guerre civile : Lelena (la grand-mère), Nayola (sa fille) et Yara (sa petite-fille). Un secret déchirant, une quête téméraire, une chanson engagée. Un amour suspendu, un voyage initiatique.

On vous a déjà parlé longuement de Nayola grâce au compte-rendu de Fanny sur le film, montré en WIP l’année dernière. Produit par Praça Filmes, Spoil Animation, Luna Blue Films, il Luster et JPL Films, réalisé par José Miguel Ribeiro et écrit par Virgílio Almeida, le film se base sur une pièce de théâtre africaine lusophone, The Black Box et l’explore avec plusieurs modes d’animation selon les époques. Muriel est déjà sur le coup !


Saules aveugles, Femme endormie

Réalisé par Pierre Földes

Un chat perdu, un crapaud géant volubile et un tsunami aident un attaché commercial sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et retrouver un sens à leurs vies.

Après l’excellente adaptation de Burning sortie en 2018, des nouvelles d’Haruki Murakami (un auteur plutôt réticent aux adaptations filmiques de ses œuvres) s’animent pour la première fois sous la direction de Pierre Földes. Nous nous laisserons porter par cette envolée métaphorique et poétique sur grand écran.


Charlotte

Réalisé par Eric Warin et Tahir Rana

Berlin, années 30. Charlotte Salomon est une jeune fille de bonne famille, frondeuse. Lors d’un voyage à Rome, elle visite la chapelle Sixtine et découvre le plafond de Michel-Ange. C’est une épiphanie, elle veut devenir artiste-peintre. Elle passe le concours et est reçu à l’Académie des Beaux Arts de Berlin. Face à la montée du nazisme, elle se réfugie à Villefranche-sur-Mer. L’art s’impose comme le seul moyen d’échapper à son destin tragique. Il la sauve en réalité de ses démons intérieurs et d’une tragédie familiale.

Après La Passion Van Gogh, la peinture s’anime à nouveau au travers du biopic de l’artiste Charlotte Salomon. Il sera intéressant de découvrir quel angle et parti pris ont été fait dans cet exercice biographique qui peut s’avérer complexe dans son aboutissement. Une chose est sûre, ce long métrage animé va permettre d’apporter les œuvres de Charlotte Salomon à un plus large public.

The island

Réalisé par Anca Damian

Robinson est ici médecin et contrairement au vrai Crusoé, il cultive volontairement sa solitude. Mais son île, située dans la mer Méditerranée, est envahie par des migrants, des ONG et des gardes. Et Vendredi est un naufragé, le seul survivant d’un bateau qui allait d’Afrique en Italie.

Vu lors de son passage au au Festival de Rotterdam, The Island d’Anca Damian est un bijou dont Muriel vous a déjà parlé lors de sa critique, et à propos duquel elle a échangé lors d’un interview avec la réalisatrice. Forcément un favori !

Pour retrouver les autres sélections du festival, un seul lien : Annecy.org


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