Annecy 2024 – Découvrez notre programme à voir des films en sélection


Le Festival d’Annecy propose cette année quelques nouveautés qui devront faciliter la navigation et l’organisation des festivaliers, comme la présence d’œuvres sélectionnées sur quatre salles supplémentaires au Pathé Annecy, ainsi que des horaires de séances dès 8h30, ce qui va rendre quelques débuts de matinées difficiles pour les habitués des multiples soirées et les aficionados des séances de minuit.

Comme chaque année, la sélection des longs métrages et des spéciaux/séries TV est pléthorique, nous obligeant à faire notre propre sélection afin de voir les œuvres dont le pitch nous attire et celles qui sont dans notre collimateur depuis plusieurs années. Découvrez donc le programme des films que nous irons voir en priorité !

Note : Les WIP n’étant pas encore dévoilés, nous vous en reparlerons plus tard.


Flow

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux.

Réalisé par Gints Zilbalodis, Flow est sont deuxième long métrage après Ailleurs avec cette fois une organisation bien différente puisqu’il est entouré d’une équipe et d’une coproduction entre Lettonie, France et Belgique pour mener à bien sa vision, passant d’homme orchestre à chef d’équipe. Un rôle sur lequel l’artiste est revenu avec candeur l’année dernière lors d’un très éclairant WIP qui donnait à voir de belles images et un pipeline atypique pour un projet qui ne fait pas de concession sur sa narration.


Anzu, Chat-fantôme

Karin, 11 ans, est abandonnée par son père chez son grand-père, le moine d’une petite ville de province japonaise. Celui-ci demande à Anzu, son chat-fantôme jovial et serviable bien qu’assez capricieux, de veiller sur elle. La rencontre de leurs caractères bien trempés provoque des étincelles, du moins au début.

Réalisé par Yoko Kuno et Nobushiro Yamashita et mélange de rotoscopie et d’animation traditionnelle, la particularité de ce film est d’avoir réutilisé la méthode de mise en scène de Shunji Iwai (Hana et Alice mènent l’enquête) pour faciliter le passage à l’animation dans une période où, plus que jamais, les équipes japonaises sont essorées par les difficultés systémiques de leurs procédés de production. Basé sur le manga de Takashi Imashiro, cette coproduction Shin-ei Animation (Japon) et Miyu Productions (France) pose les jalons de futures collaborations à niveau égal entre les deux pays, une volonté que l’on sait active chez Miyu, qui soutenait déjà des projets de films comme celui de Mirai Mizue avec Journey to the West, montré en 2019 à Cartoon Movie.


The Colors Within

La synesthète Totsuko peut voir les autres sous forme de couleurs. L’excellente étudiante Kimi a laissé tomber l’école mais fait semblant de continuer pour ménager sa grand-mère. Elles se réunissent et décident de monter un groupe avec Rui, qui rêve de composer sur des synthétiseurs analogiques mais dont la mère attend qu’il devienne médecin. Ensemble, il trouvent la liberté, la joie et l’amour.

Est-il encore nécessaire de présenter Naoko Yamada ? Non, mais on vous fait l’article : réalisatrice talentueuse chez Kyoto Animation (K-On, Sound! Euphonium, Tamako Market) avant de passer au long métrage avec l’adaptation de Silent Voice, les spin off Tamako Love Story et Liz et l’oiseau bleu avant de rejoindre Science Saru et de signer la série The Heike Story, le court Garden of Remembrance puis ce nouveau long métrage original, The Colors Whithin. Yamada fait à nouveau équipe avec la scénariste Reiko Yoshida et Science Saru pour The Colors Within, l’une des plus grosses attentes de ce festival en ce qui nous concerne.


Memoir of a Snail

Dans l’Australie des années 70, la vie de Grace est marquée par la malchance et la perte. Leur mère morte en couches, elle et son frère jumeau sont élevés par leur père Percy, un ancien jongleur paraplégique et alcoolique. Malgré une vie remplie d’amour, la tragédie frappe encore quand Percy meurt dans son sommeil. Le frère et la sœur sont séparés de force et envoyés dans deux foyers différents.

Après Mary et Max, Adam Elliott semble continuer de cultiver l’art de la séparation physique et de la réparation émotionnelle dans des conditions tragiques. Je suis curieuse de découvrir la tournure que va prendre cette histoire familiale pour le moins dysfonctionnelle et basée sur de sacrées carences affectives auquel la stop motion peut donner tellement de nuances.


The Imaginary

Rudger est un garçon que personne ne peut voir, inventé par Amanda pour partager ses incroyables aventures imaginaires. Mais quand Rudger, soudain seul, arrive à la Ville des amis imaginaires, où ces derniers vivent et trouvent du travail, il fait face à une menace mystérieuse.

Avec son deal Netflix, impossible d’échapper à une séance d’un film du studio Ponoc car ce sera le seul moyen de voir leur nouveau film sur grand écran pour le public français. Réalisé par le vétéran de Ghibli Yoshiyuki Momose et scénarisé par Yoshiaki Nishimura, The Imaginary est le deuxième film de Ponoc, dont la naissance est principalement due à la restructuration du studio Ghibli en 2014. Depuis, nous avons en France eu la chance de profiter de Mary et la Fleur de la sorcière avant que Netflix propose l’excellente anthologie Modest Heroes (elle aussi passée par Annecy en 2019) et donc ce nouveau long métrage, qui nous permettra de constater si Ponoc parvient à s’affranchir de la formule Ghibli qui avait handicapé leur premier effort.


La Vie, en gros

Ben, 12 ans, entre tout juste dans la puberté et soudain son poids devient un problème – pour lui et pour tout le monde. Les autres enfants le harcèlent, ses parents divorcés ne savent pas quoi faire. Même l’infirmière scolaire s’inquiète pour lui. Ainsi malgré son amour pour la nourriture et son talent naissant en cuisine, Ben décide de prendre des mesures drastiques. Il commence un régime.

Ce projet réalisé en stop motion intéresse Muriel depuis sa présentation à la plate forme de pitch Cartoon Movie il y a quelques années : « Il permet d’exposer les problèmes de troubles alimentaires, ainsi que la relation problématique au corps pouvant se développer à l’adolescence. Je vais l’observer avec intérêt car on parle d’un sujet qui touche tout le monde avec un impact considérable sur l’estime de soi se prolongeant dans la vie d’adulte. »


El sueño de la sultana

S’inspirant d’une nouvelle de science-fiction féministe écrite au Bengale en 1905, Inés se lance dans un voyage de découverte à travers l’Inde à la recherche de Ladyland, le pays utopique des femmes.

Adapté du roman de science-fiction indien féministe éponyme, le premier long métrage d’Isabel Herguera est passé par le festival de San Sebastian en 2023 avant d’être sélectionné à Annecy. Produit par Uniko (Unicorn Wars), l’esthétique du film interpelle et va certainement conférer une nouvelle force à cette histoire publiée depuis 1905.


Gill

Un garçon prénommé Gon était sur le point de mourir lorsque, tout à coup, des branchies lui ont poussé sur le corps, lui permettant de respirer à nouveau. Kang Ha et son grand-père sauvent Gon, et dès lors, ils deviennent une étrange famille. Ce film explore la chance et le malheur, mais aussi les contradictions des malédictions et bénédictions de la vie.

Le retour du studio indépendant sud-coréen Meditation with a Pencil se fait donc avec Gill, une séance obligatoire après l’excellent The Shaman Sorceress (ex-Journal d’une femme Chamane) vu en 2020 au Festival et Green Days: Dinosaur and I en séléection en 2011. Toujours réalisé par Ahn Jae Hun (qui en est à son sixième long métrage), Gill aborde l’idée de famille d’adoption sur un angle légèrement fantastique et il sera intéressant de découvrir les idées que le film véhicule.


Iti Mapukpukaw

Quand un extraterrestre revient le chercher, la vie d’un jeune homme privé de bouche bascule alors que ses souvenirs se démêlent.

Le retour de Carl Joseph Papa en sélection à Annecy après l’étonnant Manang Biring en 2016, c’est une séance obligatoire en ce qui nous concerne. Tout comme Gill, l’adjonction ici d’une part de fantastique dans la vie du personnage principal sera une opportunité de parler de problèmes de société.


Pelikan Blue

En 1990 en Hongrie, voyager devient finalement possible, mais bien trop cher. En contrefaisant des billets de train internationaux, trois jeunes hommes offrent à une génération entière l’opportunité de connaître le monde extérieur.

Ce concept d’arnaqueurs au tickets de train promet une virée européenne drôle et haute en couleurs dans les années 90. Pelikan Blue fait partie des curiosités du festival à ne pas manquer, surtout si vous prévoyez des séances pesantes dans votre planning. Amateurs de récits d’arnaques ? Ce long métrage de László Csáki sera encore plus un plaisir pour vous !


Ultraman : Rising

Lorsque Tokyo est menacée par des monstres géants, un athlète de renom rentre chez lui à contrecœur pour endosser le rôle d’Ultraman, et devenir un héros légendaire.

Dire que l’on suivait l’avancement du long métrage de Shannon Tiddle (Kubo et l’armure magique) serait un euphémisme ! Animé chez ILM (Rango) Ultraman : Rising est l’une des grosses attentes mainstream de cette édition du festival, et la seule occasion de voir le film sur grand écran, comme pour The Imaginary.


The Day the Earth Blew Up: A Looney Tunes Movie

Porky Pig et Daffy Duck incarnent d’improbables héros et le dernier espoir de la Terre face à la menace d’une invasion extraterrestre. Dans cette buddy comedy aux proportions épiques, nos héros se livrent à une course contre la montre pour sauver le monde, offrant au passage tous les gags hilarants et les visuels dynamiques qui rendent les Looney Tunes si iconiques, dans une ampleur encore inégalée.

Si comme nous vous avez grandi avec les cartoons, vous viendrez chercher ici une bonne dose de fun et d’humour absurde avec cette culmination de la nouvelle vague de Looney Tunes supervisée par Peter Browngardt depuis 2018. Le binôme Porky et Daffy fonctionne à merveille pour nous emmener loin sur les rails de leurs délires. Programmé en séance de minuit, The Day the Earth Blew Up va devenir la soupape parfaite d’un mardi de festival bien chargé.


Moi Moche et Méchant 4

Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi Maxime Le Mal qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir.

Depuis quatorze ans, la franchise Moi moche et méchant vit son adolescence et va bientôt pouvoir voter (d’ailleurs, n’oubliez pas les élections européennes). On est curieux de voir quelles seront les pistes explorées dans ce nouvel opus et si le fun sera toujours bien présent, l’expertise d’Illumination dans la comédie n’étant plus à faire.


Courts métrages et TV

La réceptionniste Pokémon « Beau travail, Psykokwak

Psykokwak souffre de migraines chroniques qui se transforment en pouvoirs psychiques perturbants. Haru saura-t-elle l’aider ?

La réceptionniste Pokémon fait partie de nos séries animées coup de cœur de cette année. Elle recèle des moments précieux sur la santé mentale et possède un regard distancié sur le monde du travail. Le festival propose de découvrir le deuxième épisode sur grand écran. A ne pas manquer !

Une guitare à la mer

Une fouine, dont le métier absurde consiste à vendre des cravates, sillonne la campagne. Considérée comme nuisible, en perpétuelle errance, elle décide de tenter sa chance dans la forêt. Son destin va alors changer grâce à l’aide d’un hérisson.

Découvert pendant une édition du Cartoon Forum, Une guitare à la mer de Sophie Roze est un spécial TV qui promet beaucoup de sensibilité au travers de sa technique de stop motion et la tendresse de son récit.

La Vie de château « Le Fantôme de Versailles »

Malcolm fait tout pour que Régis et Olga soient amoureux mais Violette a une mission plus importante : retrouver sa souris qui a disparu. Dans les recoins secrets de Versailles, elle fait une rencontre inattendue et effrayante : Louis XIV lui-même.

On avait beaucoup apprécié le spécial TV de La Vie de Château, on a hâte de découvrir les nouvelles aventures de Violette au sein de château de Versailles.


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